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Séance du Grand Conseil genevois interrompue par des manifestants

La séance extraordinaire du Grand Conseil genevois, convoqué par le MCG et l'UDC, pour discuter de la crise des réfugiés a été interrompue par des manifestants. Ils sont venus pour soutenir les migrants.

02 oct. 2015, 20:58
/ Màj. le 02 oct. 2015 à 21:05

"Régulariser tous les sans-papiers", ont scandé depuis la tribune du public des manifestants alors que le député MCG Eric Stauffer prenait la parole. Ils ont déployé une banderole jaune sur laquelle était écrit "Refugees Welcome ".

Les policiers ont mis plusieurs minutes pour évacuer la vingtaine de perturbateurs. Beaucoup d'entre eux étaient des militants d'extrême-gauche. L'incident, vivement déploré par le président du Grand Conseil, le PLR Antoine Barde, a duré une quinzaine de minutes.

Le débat portait sur une résolution signée par les groupes MCG et UDC. Ils demandaient au Conseil d'Etat de restructurer l'aide au développement en favorisant avec le même budget l'aide d'urgence. Le MCG et l'UDC voulaient aussi que le Conseil d'Etat aide immédiatement les réfugiés sur place.

"Cette résolution n'a pas la vocation d'être polémique", a indiqué d'emblée le MCG Eric Stauffer. Cette déclaration a suscité des ricanements dans les rangs d'en face. Pour les Verts, la séance extraordinaire convoquée vendredi est une instrumentalisation déplorable de la crise migratoire.

"Manoeuvre politique"
"Nous avons su accueillir de nombreux réfugiés dans le passé, nous serons capables d'en accueillir à nouveau", a relevé la députée écologiste Sophie Forster Carbonnier. Les socialistes ont qualifié cette résolution d'"indigne". "Puiser dans l'aide au développement pour l'aide d'urgence est inacceptable", selon la députée Lydia Schneider Hausser.

A droite, le député PLR Alexandre de Senarclens a dénoncé une manoeuvre politique à deux semaines des élections fédérales pour occuper la scène médiatique. Le PLR a soutenu une politique migratoire "ferme mais juste". Le PDC a rappelé pour sa part son attachement à la tradition humanitaire genevoise.

Pour le conseiller d'Etat MCG Mauro Poggia, il n'y a pas de quoi "monter aux barricades avec cette résolution". Il a rappelé que Genève allouait modestement 7,5 millions à l'aide internationale. Le canton aide déjà en priorité les personnes en situation d'urgence, a-t-il ajouté. Sans surprise, la résolution a été refusée par 58 voix contre 30 (les députés MCG et UDC).

Echec de la civilisation
Une seconde résolution émanant des mêmes partis visait à revoir la clé de répartition des requérants entre cantons en diminuant la part attribuée à Genève. Le texte demandait aussi de revoir le montant des indemnités forfaitaires versées à Genève pour ses coûts liés à l'asile. Le texte a été renvoyé en commission pour obtenir des précisions chiffrées.

Enfin, une troisième résolution des mêmes groupes demandait de signifier au Conseil fédéral de refuser les quotas de migrants imposés par l'Union européenne. Cette proposition a été refusée par 58 voix contre 27 et deux abstentions. "Si l'Europe échoue, c'est l'ensemble de la civilisation qui échouera", a relevé le conseiller d'Etat Pierre Maudet.

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