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Selon Caritas, la Suisse n'aide pas suffisamment les réfugiés syriens

Caritas juge que la Suisse n'est pas suffisamment engagée dans l'aide humanitaire apportée aux réfugiés syriens.

25 mars 2015, 14:17
Quelque 12,2 millions de Syriens dépendent de l'aide humanitaire.

Caritas estime que l'aide humanitaire suisse apportée aux réfugiés syriens est encore insuffisante. L'organisation a demandé mercredi à la Confédération d'augmenter cette aide à 100 millions de francs par an. Berne devrait aussi accueillir plus de réfugiés et renforcer son rôle diplomatique.

"La Suisse a une responsabilité politique face à la crise en Syrie", a dit Hugo Fasel, directeur de Caritas Suisse, devant les médias mercredi à Berne. "Nous vivons ce conflit de très près", a-t-il ajouté.

La Confédération se montre "très, très hésitante" dans son engagement envers les réfugiés syriens, a renchéri Marianne Hochuli, responsable des études et du service politique migratoire pour Caritas. Elle estime que "nous devrions faire beaucoup plus".

L'organisation continue de revendiquer le soutien financier de 100 millions de francs par an qu'elle avait ouvertement demandé en avril 2014 à Didier Burkhalter, alors président de la Confédération, selon un communiqué diffusé mercredi.

Début mars, le Conseil fédéral a décidé d’augmenter son aide à la Syrie de 30 à 50 millions de francs par an. Caritas juge ce montant encore trop petit par rapport à l'ampleur de la catastrophe humanitaire, qui "s'agrandit constamment", selon Barbara Prank, responsable du programme syrien.

15'000 Syriens en Suisse

Bien que ce soit un "signe favorable", l'accueil de 3000 exilés syriens supplémentaires annoncé début mars par le Conseil fédéral reste également trop restreint pour l'oeuvre d'entraide.

Caritas estime qu'il serait possible d'abriter rapidement 15'000 Syriens, si chaque commune acceptait au moins une famille. La Confédération verserait en contrepartie 10'000 francs pour chaque place mise à disposition, propose l'organisation. Pour Hugo Fasel, le message est mieux reçu si l'on parle de cinq réfugiés par commune plutôt que de 15'000 sur tout le territoire.

La Suisse, en tant que membre de Schengen, doit aussi améliorer son rôle diplomatique sur le plan humanitaire, selon Caritas. En dialoguant avec les autres États participants, Berne devrait les convaincre d'accueillir un plus grand nombre de déplacés.

"Il manque la possibilité aux réfugiés de venir en Europe", a souligné Marianne Hochuli. Il est estimé que 95% des Syriens ne passent pas les frontières des pays voisins de la Syrie.

Frontières fermées

Le conflit, en cours depuis quatre ans, s’est aggravé en 2014. Sur les 220'000 victimes estimées, on dénombre 76'000 morts l'an passé. Quelque 12,2 millions de Syriens dépendent de l’aide humanitaire, un chiffre qui a doublé l'année dernière.

Les Syriens en fuite dans leur propre pays sont 7,6 millions. Près de 4 millions sont partis vers les pays voisins comme le Liban, la Jordanie, l’Irak et la Turquie, dont seuls 15 à 20% se trouvent dans des camps officiels de réfugiés. La majorité séjourne en dehors de ces lieux, ce qui crée des tensions avec la population locale.

Les pays d'accueil étant "surchargés", les gouvernements prennent des mesures toujours plus restrictives envers les exilés. En janvier 2015, le Liban a fermé ses frontières. La Jordanie les a pratiquement verrouillées, tandis que l’Irak et la Turquie ne les ouvrent que sporadiquement.

Depuis le printemps 2012, Caritas Suisse a réalisé au total 21 projets d'aide d'urgence en faveur des déplacés syriens en Syrie, au Liban, en Jordanie, en Irak et en Turquie. Dotés d'un budget de 11,7 millions de francs, ces projets ont bénéficié à 48'400 familles.

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