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Simonetta Sommaruga débute la campagne anti-Ecopop

L'économie suisse pâtirait de l'initiative de l'Association écologie et population (Ecopop) estime la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. Elle a lancé la campagne contre ce texte mardi en votation le 30 novembre.

14 oct. 2014, 11:28
 La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a lancé mardi la campagne contre ce texte, en votation le 30 novembre, qui limiterait drastiquement l'immigration.

L'initiative "Halte à la surpopulation - oui à la préservation durable des ressources naturelles" aurait des conséquences néfastes pour la Suisse. Forte de cet avis, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a lancé mardi la campagne contre le texte "xénophobe" de l'Association écologie et population (Ecopop), en votation le 30 novembre.

Pour le Conseil fédéral, l'initiative est "dangereuse". Pourtant, "elle ne nous fait pas peur", a assuré la ministre de l'immigration devant la presse. La socialiste s'est attachée à montrer froidement les effets négatifs qu'aurait un "oui", dix mois après l'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse.

Alors que la mise en oeuvre du texte de l'UDC n'est pas encore réglée, le corps électoral se voit présenter un nouveau bouleversement radical du système d'immigration. L'initiative d'Ecopop impose une croissance maximale de la population due à l'immigration de 0,2% par an. Cela correspond à l'admission de moins de 17'000 étrangers, soit un quart du volume actuel.

Une réduction aussi stricte du nombre de migrants ne permettrait plus de couvrir les besoins de l'économie en période de haute conjoncture, selon Mme Sommaruga. Même en mettant pleinement à profit le potentiel offert par la main d'oeuvre indigène, les entreprises ne parviendraient plus à recruter suffisamment de personnel.

Les personnes sont un problème

Malgré son intitulé, l'initiative ne résout en outre aucun problème d’environnement. Des restrictions à l'encontre des étrangers n'apportent aucune solution à la préservation des ressources naturelles, a souligné la Bernoise.

Elle ne s'est pas privée de reprocher aux promoteurs des relans de xénophobie . L'initiative considère que les personnes sont un problème. "Que cela soit voulu ou non, ce principe est xénophobe".

Une gestion consciencieuse des ressources naturelles telles que l’eau, le sol, l’air et l’énergie est bien plus indiquée pour réduire notre empreinte écologique. Or l’initiative ne dit rien à ce sujet.

En travers de la gorge

L'autre requête d'Ecopop reste aussi en travers de la gorge du gouvernement. Les initiants exigent que 10% des moyens de l'aide au développement accordés par la Suisse aillent à la planification familiale volontaire dans les pays en développement.

"En substance, les habitants des pays pauvres devraient se limiter pour nous", a critiqué la conseillère fédérale. Or, les temps où le riche Nord disait au Sud ce qu'il doit faire devraient être passés, selon elle.

Les taux de natalité élevés dans les pays sont avant tout une conséquence de la pauvreté et du manque d'instruction des femmes. Il vaut donc mieux renforcer la position des femmes plutôt que de leur imposer la contraception. Le Conseil fédéral mise sur une approche globale de lutte contre la pauvreté, mettant l'accent sur la formation, la santé et l’égalité entre femmes et hommes.

Assurer la prospérité

Simonetta Sommaruga a balayé le slogan des partisans d'Ecopop, qui se battent contre une Suisse de 12 millions d'habitants. Se fixer sur des chiffres n'apporte aucune solution; l'essentiel est d'assurer la prospérité et le bien-être des habitants du pays.

Ainsi, la Suisse a réussi à réduire les nuisances à l'environnement malgré un accroissement de la population. "Nous devons maintenant améliorer aussi l'utilisation de notre sol".

Tous les scénarios étudiés

Interrogée sur la possibilité de taxer les étrangers qui viennent en Suisse, évoquée par Christoph Blocher, Simonetta Sommaruga s'est montrée sobre. Le Conseil fédéral a étudié tous les scénarios pour la mise en oeuvre de l'initiative contre l'immigration de masse; mais il se tient à l'article constitutionnel, a-t-elle dit.

Pour ce qui d'un recours accru aux travailleurs indigènes, le Conseil fédéral souhaite des accords contraignants avec les cantons. Ces derniers ont une certaine latitude, notamment sur le personnel des hôpitaux qu'ils gèrent.

Mais la balle est essentiellement dans le camp de l'économie. C'est à elle de prendre des mesures pour permettre aux femmes de concilier vie familiale et activité professionnelle ou de recruter des travailleurs de plus de 55 ans, a conclu Mme Sommuraga.

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