Les citoyens de la ville de Saint-Gall se prononcent le 17 juin sur la gratuité des transports publics pour les habitants de moins de 25 ans. Lancée par la Jeunesse socialiste, l'initiative qui réclame cette innovation est soutenue par le PS mais combattue par la majorité bourgeoise.
A travers leur projet, les jeunes socialistes (JS) veulent contribuer à mettre en oeuvre l'initiative des villes adoptée en 2010 par les citadins de St-Gall. Selon eux, la gratuité des transports publics de la ville pour les moins de 25 ans incitera les jeunes à prendre le bus au lieu de la voiture, comme l'exige le texte approuvé il y a deux ans.
L'exécutif de la ville conteste ce point. L'offre attrayante des transports publics est au contraire dépendante d'investissements que les usagers doivent contribuer à financer, selon lui. Et de conclure que l'initiative de la JS est contre-productive. Elle nuit au développement des transports publics.
Pour le directeur des services industriels et des transports Fredy Brunner (PLR), le développement sans limite des transports publics n'est pourtant pas une priorité car ces derniers consomment beaucoup d'électricité. Afin d'atteindre les buts fixés par la société à 2000 watts, il vaut mieux réduire la mobilité au lieu de l'élargir, argumente-t-il.
Augmentation d'impôts en vue
En cas de "oui" à l'initiative, il en coûterait 7 millions de francs à la ville pour compenser le manque à gagner. Un montant qui ne pourrait être financé qu'en augmentant les impôts, avertit la municipalité, dominée par le PDC et le PLR.
Les initiants contestent ce chiffre. Ils évoquent une perte de recettes de 4 millions de francs seulement.
Le parlement de la ville, à majorité bourgeoise, a rejeté le texte. Seul le PS le soutient. Les Verts ont opté pour la liberté de vote. L'Association Transports et Environnement (ATE) en a fait de même.
Echec à Glaris
Reste que l'initiative de la JS allègerait le porte-monnaie des jeunes et des familles. C'est dans cette optique que les jeunes socialistes glaronnais avaient proposé en 2010 à la Landsgemeinde la gratuité des transports publics dans le canton. En vain.
La JS cite en exemple la capitale estonienne Tallin, qui a rendu ses transports publics gratuits. En Suisse, aucun réseau de transports publics n'accorde la gratuité à ses usagers. Les initiatives lancées en ce sens ont toutes échoué devant le parlement ou dans les urnes.
Selon un sondage publié en 2009, 57% des Romands et 51% des Alémaniques seraient favorables à une telle gratuité. Cette dernière n'a pour l'instant été accordée que lors que de journées d'action en faveur de la mobilité douce. Début 2002 en outre, le Tessin a utilisé ce moyen durant deux dimanches pour lutter contre la forte concentration de particules fines dans l'air.