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Terrorisme: peine de prison requise pour un sympathisant présumé de l’Etat islamique

Suspecté d’avoir fait de la propagande pour l’Etat islamique et d’avoir eu des relations sexuelles avec une mineure de Winterthour, un homme de 37 ans pourrait bien devoir passer 34 mois en prison.

11 août 2020, 15:44
L'accusé possédait de nombreuses photos et vidéos montrant des scènes de violence. (Illustration)

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a requis mardi devant le Tribunal pénal fédéral plusieurs années de prison à l’encontre deux islamistes présumés. Les avocats de la défense ont plaidé pour l’acquittement dans les deux cas.

Pour l’accusé principal, âgé de 34 ans, le MPC a demandé une peine de prison de trois ans et six mois. Il est accusé d’avoir participé à une organisation criminelle. Il a séjourné en Syrie en novembre et décembre 2013, selon l’acte d’accusation. Durant cette période, il aurait fait partie d’un groupe de combat de l’organisation terroriste Etat islamique. Il aurait assuré des gardes armées et participé à des actions guerrières.

«La plus grande erreur de sa vie»

A son retour en Suisse, il a fondé avec le champion du monde de boxe thaïlandaise Valdet Gashi l’école d’arts martiaux «MMA Sunna» à Winterthour. En outre, il a dirigé l’action de distribution du Coran «Lies!» (lis!). Selon la procureure, il aurait par ce biais recruté des jeunes pour les envoyer en mission en Syrie.

Devant le Tribunal, l’accusé s’est repenti. Il a admis qu’il a partagé entre 2012 et 2014 les idées de l’Etat islamique. Ce fut la plus grande erreur de sa vie, a-t-il plaidé, en soulignant qu’il n’avait plus rien à voir avec ces gens qu’il fréquentait à l’époque.

Propagande de l’organisation terroriste

Le MPC a requis une peine de 34 mois de prison à l’encontre du second accusé, un double national suisse et macédonien. Il accuse l’homme âgé de 37 ans d’avoir fait la propagande de l’organisation terroriste et d’avoir possédé de nombreuses représentations de violence. Selon la procureure de la Confédération, la police a trouvé d’innombrables photos et vidéos sur des supports électroniques lors de la perquisition au domicile du prévenu.

Dans son plaidoyer, la procureure a également détaillé pourquoi le MPC accuse l’homme d’avoir eu une relation intime avec une mineure, à l’époque des faits. La femme concernée, résidente de Winterthour (ZH), se serait rendue en Syrie avec son frère fin 2014. Le double national suisse et macédonien aurait enrôlé la jeune fille et l’aurait incitée à se rendre dans ce pays.

Arrestation en Macédoine

Ce dernier aurait par ailleurs contracté un mariage islamique avec elle avant son départ. L’épouse d’un collègue de l’homme de 37 ans a confirmé ce mariage, selon le MPC.

L’accusé aurait également tenté de se rendre en Syrie, via la Macédoine. Il y a cependant été arrêté et transféré plus tard en Suisse.

Le binational est par ailleurs accusé de pornographie. Le MPC a notamment trouvé sur son téléphone des photos mettant en scène des animaux et des êtres humains ainsi que des violences sexuelles sur des jeunes femmes.

Preuves insuffisantes

Dans leurs plaidoiries, les avocats des deux accusés ont notamment détaillé des messages échangés dans des chats, des réunions et des actions de leurs clients, qu’ils ont présentés comme preuves afin de réfuter les accusations du MPC. Ils ont demandé l’acquittement pour les deux hommes.

L’avocat du principal accusé a essayé de démontrer, entre autres, que son client n’avait pas joué un rôle de premier plan et n’avait pas incité les personnes énumérées dans l’acte d’accusation à aller combattre en Syrie. Il a exigé un dédommagement de 60’000 francs en raison notamment de la détention préventive qui a duré environ un an. En cas de condamnation, il a demandé une peine avec sursis.

L’avocat du second accusé a critiqué le MPC pour ne pas avoir classé l’affaire concernant les actes sexuels avec une mineure. La victime présumée a déclaré à plusieurs reprises qu’elle n’avait eu aucun contact intime avec l’accusé. De plus, le MPC n’avait jamais commandé de rapport médical, a souligné l’avocat.

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