Enfoncé dans un fauteuil si p rofond qu'il semble vouloir l'avaler, Toni Servillo roule langoureusement un short-robusto entre ses doigts. Ce cigare, on sent qu'il attend de le savourer juste après le défilé des intervieweurs venu à sa rencontre au bar d'un palace lausannois.
En attendant, il le caresse comme il caresse le monde des olives noires de son regard sensuel et amusé. Il le caresse comme il caresse ses interlocuteurs de sa voix chaude et grave, aux reliefs sculptés de havanes, pour raconter avec douceur une histoire qui n'est autre que la vie.
Toni Servillo, on l'a vu dans "L'homme en plus", "Gomorra ou dans "Un balcon sur la mer", mais c'est aussi un homme de théâtre et d'opéra. Et c'est encore beaucoup plus. C'est un homme, porteur d'une géographie intime, dont l'âme musarde dans l'histoire comme un flâneur baguenaude dans les ruelles de sa ville.
Toni Servillo s'inscrit...