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Tornos annonce 225 suppressions d'emplois

Coup de massue pour l'emploi dans l'Arc jurassien. Tornos supprime 225 emplois sur ses sites de Moutier et de La Chaux-de-Fonds.

07 sept. 2012, 15:56
Tornos est touché de plein fouet par le franc fort et la crise de l'euro.

Le fabricant de machines-outils a pris cette mesure pour assurer sa survie après une série de mauvais résultats.

C'est près d'un tiers des emplois du groupe qui disparaîtra à court terme. Les employés ont été informés jeudi soir lors d'une séance à laquelle participait la direction.
 
Une phase de consultation entre la direction et les représentants des employés est désormais ouverte jusqu'au 21 septembre.
 
Ces suppressions de postes annoncées vendredi par la direction vont se traduire par des retraites, des départs naturels mais aussi par des licenciements.
 
Leur nombre ne sera toutefois connu qu'à l'issue de la procédure de consultation. Le recours au chômage partiel n'a pas suffit à surmonter la baisse des commandes.
 
Mauvais résultats
 
Pour diminuer ses coûts, Tornos réduit également la taille de sa direction. L'organisation actuelle sera simplifiée. Son siège va rester à Moutier, où les produits haut de gamme, ainsi que les composants clés seront développés et produits, a assuré la direction du groupe.
 
Cette annonce était attendue, mais l'ampleur de la restructuration a surpris. Le 14 août, Tornos avait annoncé qu'il devait économiser entre 30 et 35 millions de francs par année en raison des mauvais résultats enregistrés au premier semestre. La société a accusé un recul de 34,2% des entrées de commandes.
 
Comme d'autres entreprises exportatrices, Tornos doit composer avec le taux de change entre le franc et l'euro. Le groupe doit aussi faire face au déplacement des marchés vers l'Europe de l'Est et l'Asie qui a suivi la crise économique, ainsi qu'à des cycles conjoncturels de plus grande amplitude et plus courts.
 
Cellule de crise
 
Cette nouvelle a créé une véritable onde de choc dans la région où le secteur de la machine-outil est fortement implanté.
 
Le Conseil municipal de Moutier va créer une cellule de crise pour soutenir les collaborateurs licenciés dans leur recherche d'un emploi. Un crédit de 150'000 francs a été libéré pour mettre en place cette structure.
 
"Nous voulons aller plus loin que de lancer seulement des messages de réconfort. Je peux vous assurer qu'on va suivre le personnel cas par cas", a indiqué le maire de Moutier, Maxime Zuber.
 
L'objectif des autorités est d'amortir les effets de cette restructuration pour les personnes et pour les familles directement touchées.
 
Appel à l'horlogerie
 
Les autorités municipales et cantonales ainsi que le syndicat Unia Transjurane appellent toutes les entreprises de la région qui sont à la recherche de personnel d'accueillir les ouvriers de Tornos au chômage.
 
"Les collaborateurs de Tornos sont très bien formés et ils pourraient trouver un emploi dans le secteur de l'horlogerie", a estimé Jean-Pierre Chapuis, secrétaire syndical de l'industrie.
 
Le canton de Berne espère aussi que les secteurs industriels de la région qui résistent à la conjoncture seront en mesure d'absorber une partie du personnel licencié.
 
Les grandes marques horlogères construisent des unités de production dans le Jura, dans le Jura bernois et à Bienne. Une bourse de l'emploi a d'ores et déjà été créée par Tornos.
 
Onde de choc
 
Cette restructuration, qui intervient après celle de Greatbatch qui se traduit elle par la perte de 180 emplois dans le Jura bernois, frappera de nombreux sous-traitants de l'Arc jurassien, région où l'industrie exportatrice est dominante. Elle constitue surtout un coup dur pour Moutier, Tornos étant le principal employeur de la région.
 
Le fabricant prévôtois de machines-outils a connu par le passé des licenciements collectifs. En 2001, il avait licencié 200 personnes. L'année suivante, ce sont 310 emplois qui passaient à la trappe.
 
Branche en danger
 
Pour le syndicat Unia Transjurane, la suppression des 225 emplois chez Tornos illustre la détérioration de la branche de la machine-outil dans le Jura et le Jura bernois.
 
"La situation est grave", a noté Jean-Pierre Chapuis. "La quasi totalité des entreprises sont en chômage partiel ou le seront en octobre".
 
Le syndicat s'attend à d'autres restructurations, "ce qui débouchera inévitablement sur un nombre important de licenciements", a estimé M. Chapuis.
 
Unia attend donc des pouvoirs publics qu'ils élaborent une stratégie en matière de politique industrielle. Il propose d'organiser des assises régionales de l'industrie réunissant tous les partenaires.
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