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Transparence des votes: les sénateurs acceptent le principe du vote électronique

La transparence des votes devrait faire son entrée au Conseil des Etats. Pour la première fois, les sénateurs ont accepté une initiative parlementaire de This Jenny (UDC/GL) demandant l'introduction du vote électronique. Ce système est déjà pratiqué par la Chambre du peuple depuis 1995.

12 juin 2012, 08:40
Le vote électronique pourrait faire son entrée au Conseil des Etats.

L'initiative a été adoptée lundi sur le score serré de 21 voix  contre 20 et une abstention. A noter que la décision a été prise  lors d'un vote nominatif à la demande de dix parlementaires. Les sénateurs se sont écartés de leur commission qui recommandait le  rejet de l'initiative par 6 voix contre 6, la voix du président  Robert Cramer ayant penché pour le non. 

 
Hormis surtout le PDC, qui était contre, tous les partis se sont  prononcés pour la transparence et la sécurité du vote au terme d'un  débat nourri de plus de deux heures. Mais les discussions étaient  très éloignées de l'attaque lancée par l'UDC il y a quelques années,  traitant la chambre des cantons de «chambre obscure». 
 
Le sésame de la transparence 
 
Le mot «transparence» était sur toutes les lèvres. «Les électeurs  veulent savoir ce que leurs représentants votent, c'est un impératif  qui est aujourd'hui partout de mise», a déclaré l'auteur du texte, This Jenny (UDC/GL). «Il ne faut pas réduire ce débat à une alliance  gauche-droite schématique. Le vote électronique est le garant de la  transparence, qui est elle-même un pilier de la démocratie», a-t-il  ajouté. 
 
«Qu'est-ce que le Conseil des Etats perd avec le vote  électronique», s'est demandée Pascale Bruderer Wyss (PS/AG). «Il  perd un beau rituel mais rien de la qualité de ses débats», a-t-elle  enchaîné. Une vision pragmatique également partagée par le jeune libéral-radical neuchâtelois Raphaël Comte pour qui la transparence  sert à «créer la confiance.» 
 
Sur le point de la sécurité du vote, Verena Diener (PVL/ZH) a  souligné que les véritables discussions n'avaient pas lieu au plénum  mais se passaient en commission où le secret des délibérations est  garanti. Lors des votes de la Chambre, il importe d'être exacte. 
 
En mars dernier, un décompte de voix à la Chambre des cantons  avait abouti à davantage de votes que de conseillers aux Etats  présents. Cette erreur constatée à temps avait donné lieu à un  certain flottement. 
Au-dessus de la mêlée 
 
Pour Urs Schwaller (PDC/FR), cet incident élucidé sans délai  prouve au contraire que la Chambre des cantons fonctionne  parfaitement dans son mode actuel. Il craint surtout qu'avec la  publicité des votes, les sénateurs s'alignent à l'avenir sur des  blocs de partis alors qu'ils sont élus pour représenter leur canton  «dans un esprit fédéraliste», selon le Fribourgeois. 
 
«De par leurs débats orientés vers la recherche de compromis, les  conseillers aux Etats sont capables de dépasser les clivages oui- non», a renchéri en vain le démocrate-chrétien Filippo Lombardi  (TI). «On va au-delà des frontières naturelles qui nous opposent», a- t-il ajouté, précisant qu'il ne voyait pas de réel intérêt à savoir  qui vote quoi. 
 
Dispositif prêt 
 
La commission doit maintenant élaborer une proposition dans le  sens de la décision des sénateurs. A noter que le dispositif  technique est déjà en place au Conseil des Etats.  Plusieurs initiatives parlementaires avaient déjà demandé une  uniformisation des procédures de vote entre les deux Chambres.  Toutes ces propositions émanent de l'UDC. En comparaison avec les  autres parlement du monde, la pratique du vote à main levée est très  minoritaire.
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