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Transport de supporters: les clubs irrités par les nouvelles mesures prévues par Berne

L'obligation d'emprunter des transports spéciaux pour aller à un match de foot ou de hockey irrite les clubs et les organisations de supporters, qui estiment que cette mesure réduit à néant leur travail.

11 oct. 2012, 12:37
Le FC Sion a annoncé dimanche soir que l'auteur du lancer de torche en direction du gardien de St-Gall Daniel Lopar samedi en Super League a été identifié et interrogé par la police. Le club valaisan a en outre tenu à apporter son point de vue sur les déclarations de l'entraîneur Sébastien Fournier concernant une escapade nocturne de trois joueurs la semaine passée.

Face aux débordements récurrents des fans lors de leur périple vers les stades, le Conseil fédéral propose des mesures pour y mettre un terme. Les clubs de foot et de hockey sont irrités par cette nouvelle.

En revanche, le durcissement proposé est bien accueilli par les entreprises de transport, villes et cantons.
 
Les groupes de supporters ne devraient plus avoir le droit d'être acheminés à certains horaires si une entreprise de transport leur met à disposition un véhicule spécial ou un billet combinant le transport et l'entrée au match.
 
Le projet de révision de la loi sur les transports de voyageurs prévoit en outre que si un train est affrété par le club, ce dernier sera tenu responsable des dommages causés. Il était soumis à consultation jusqu'à jeudi auprès des milieux concernés.
 
Nécessaire
 
Les représentants des transports publics jugent les modifications de la loi nécessaires. Elles permettent d'améliorer la sécurité dans les véhicules, de responsabiliser les clubs et de diminuer les dépenses liées à la réparation de dégâts.
 
"Nous souhaitons que soit garantie la sécurité de nos collaborateurs et clients", explique à l'ats Patricia Claivaz, porte-parole des CFF.
 
L'entreprise compte trois millions de francs par an non couverts déboursés pour réparations, sécurité et nettoyages liés aux agissements de supporters violents.
 
"Il n'est pas normal que les transports publics subissent des actes de vandalisme et leur personnel des agressions", estime l'Union des transports publics (UTP). "C'est aussi injuste envers l'usager, directement sanctionné pour un comportement semblable".
 
Les villes et les cantons, pour qui l'engagement de policiers pour encadrer les manifestations sportives - 900 par week-end - est trop lourd pour la collectivité publique, soutiennent les nouvelles dispositions.
 
"Ces mesures sont indispensables pour pouvoir appliquer l'idée du billet combinant transport et entrée au match, que nous avons toujours réclamé", a déclaré à l'ats Roger Schneeberger, secrétaire général de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP).
 
La conférence a du reste adopté en février un nouveau concordat qui soumet tous les matches à autorisation du canton concerné.
 
Répressif
 
Tout autre son de cloche évidemment du côté des représentants de clubs ou de supporters. Pour l'Association suisse de football (ASF), les projets du gouvernements sont simplement "démesurés" dans la mesure où il manque leur cible.
 
"Comment distinguer un fan d'un autre voyageur", se demande l'ASL, qui met en doute le fondement juridique de la proposition.
 
Fancoaching Suisse déplore de son côté que le projet soit purement répressif et ne s'appuie pas sur le travail des supporters formés et expérimentés.
 
Pour l'association, ce texte risque d'entraîner une "explosition du nombre de policiers", alors que "la situation actuelle fonctionne plutôt bien aujourd'hui".
 
Une préoccupation reprise par les juristes de droitsfondamentaux.ch. pour qui "le travail entre clubs, transports publics et organisations de fans risque d'être torpillé avec cette modification de loi".
 
En outre, le Conseil fédéral ne doit pas avoir la possibilité d'écorner le service des transports publics.
 
Chez les partis, le PDC et l'UDC saluent les nouvelles dispositions, notant qu'il est temps de responsabiliser les clubs.
 
Le PS est également d'accord dans les grandes lignes, à l'exception de la mesure octroyant au Conseil fédéral la compétence d'exclure des personnes du transport pour motifs d'hygiène, de santé ou d'ordre public.
 
Le PLR se prononcera plus tard.
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