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Transports: un projet pilote veut accrocher des wagons-lits aux trains de marchandises

Combiner les wagons-lits avec des trains de marchandises. C’est l’idée d’une association qui milite pour le retour des trains de nuit, dont fait partie la conseillère nationale vert’libérale Isabelle Chevalley. Objectif: augmenter l’offre tout en restant rentable pour les compagnies ferroviaires.

16 juil. 2019, 12:38
Un projet veut augmenter les trains de nuit grâce aux trains de marchandises.

Après avoir disparu peu à peu faute de rentabilité – les CFF ont cessé d’en exploiter en 2009 – les trains de nuit connaissent un regain d’intérêt. Les projets visant à recréer un réseau depuis la Suisse se multiplient depuis plusieurs mois. Dernier en date: Lunajet. Porté par l’association européenne «Objectif train de nuit», le projet consiste à accrocher des wagons-lits aux trains de marchandises qui sillonnent l’Europe durant la nuit.

 

L’idée lancée lors de la création de l’association a été réitérée par sa vice-présidente, la conseillère vaudoise vert’libérale Isabelle Chevalley à nos confrères du Blick. Elle y voit un potentiel de rentabilité pour les compagnies ferroviaires avec des revenus supplémentaires pour les convois de fret. Des études de faisabilité en termes technique et financier sont en cours.

Concrètement, il s’agirait d’associer un nombre variable de wagons selon les affluences prévues de la semaine ou du week-end – mais au minimum cinq voitures-couchettes. Un premier itinéraire pilote a été envisagé. Celui-ci irait de Francfort à Barcelone avec un ou plusieurs arrêts en Suisse, tels que Bâle, Berne, Lausanne ou Genève. La mise en œuvre interviendrait d’ici 2025.

 

Scepticisme des CFF

Interrogés par le quotidien alémanique, les CFF se montrent réservés et font savoir qu’ils ne participeront pas à l’étude de Lunajet. Selon eux, l’idée est difficile à mettre en pratique, car les trains de marchandises prennent des itinéraires qui contournent souvent les grandes gares européennes et ne fonctionnent pas avec une alimentation électrique continue, contrairement aux wagons-lits.

L’ex-régie fédérale préfère se concentrer sur son partenariat avec la société de chemins de fer autrichienne ÖBB. Les CFF et ÖBB envisagent d’étendre le réseau des trains de nuit dans les prochaines années en desservant de nouvelles destinations, comme Rome, Amsterdam, Copenhague, Londres ou encore Barcelone. 

A lire aussi : Transports: ruée sur les billets pour les trains de nuit vers l’Allemagne et l’Europe de l’Est

Taxer le transport aérien

Selon Thomas Sauter-Servaes, expert des transports à la Haute école zurichoise des sciences appliquées, sur le site de la radio télévision alémanique SRF, il convient de créer à terme un véritable réseau en étoile des trains de nuit. Pour éviter les engorgements aux heures de pointe en matinée, il plaide pour des solutions alternatives comme faire arrêter les trains de nuit dans des gares de banlieue. Les voyageurs rallieraient ensuite le centre-ville via le réseau de transports en commun.

Elargir l’offre, c’est bien, mais cela ne suffira pas, estime-t-il. Selon lui, il s’agit moins de subventionner les compagnies ferroviaires pour faire baisser les prix que taxer davantage le transport aérien. Pour diminuer l’impact du trafic aérien sur l’environnement, il faut répercuter les coûts réels de ce moyen de transport sur les billets. Les gens se rendront compte alors que le train n’est pas si cher que cela en définitive.

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