Si la lutte contre le réchauffement climatique pouvait se mesurer sur l’échelle du temps, on dirait qu’il a connu l’âge de pierre (les premières études des années 1980), l’âge de bronze (le prix Nobel de la paix du Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution des climats) et l’âge d’or (l’Accord de Paris). Et dès la fin juillet, ce sera l’âge de la retraite pour Martin Beniston. A 64 ans, le climatologue britannico-franco-suisse quittera son poste de directeur de l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université de Genève (Unige).
Sa carrière bien remplie se confond avec ce combat contre l’élévation des températures à la surface de la planète, de la méconnaissance du danger dans les années 1970 à la dynamique irréversible lancée ces dernières années par les Etats et la société civile. «Tout le monde se rend compte aujourd’hui que l’on ne peut plus continuer à brûler du charbon», observe-t-il. «Mais au...