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Tuerie de Daillon (VS): l'auteur des tirs était ivre

Près d'un an après la tuerie de Daillon, le Ministère public valaisan fait le point sur l'enquête. Il en ressort notamment que le tireur était ivre au moment des faits.

18 déc. 2013, 19:19
Daillon, le 03.01.2013. Un tireur fou abat 3 personnes et en blesse 2 autres avant d'etre neutralise par les forces de l'ordre. Une conference de presse a ete organisee sur place. Temoignages des habitants du quartier et des voisins. La police a verrouille tout le perimetre autour de la maison du tireur fou. (Le Nouvelliste/Christian HOFMANN)

En détention provisoire depuis près d'un an, l'auteur présumé de la fusillade qui a fait trois morts et deux blessés le 2 janvier dernier à Daillon, au-dessus de Conthey (VS), était ivre au moment des faits. Son alcoolémie était alors de 1,75 pour mille au moins, écrit mercredi le Ministère public valaisan.

En faisant le point sur l'avancement de l'instruction près d'un an après les faits, le procureur Catherine Seppey précise que, le jour du drame survenu en début de soirée, l'assassin présumé avait passé la majeure partie de sa journée dans des établissements publics de la région où il avait consommé de l'alcool. En droit, un état d'ivresse, qui réduit la capacité de discernement, peut constituer une circonstance atténuante.

Dans le cadre de son instruction, le Ministère public s'est également attaché à cerner la personnalité de cet habitant de Daillon, célibataire, âgé de 33 ans. Le prévenu souffre de troubles psychologiques depuis de nombreuses années et vivait marginalisé alors qu'il avait fait l'objet d'une décision de mise sous tutelle depuis février 2009. Il bénéficiait d'une rente de l'assurance invalidité.

Expertise psychiatrique

Une expertise psychiatrique a été effectuée, ajoute le procureur. Elle doit encore faire l'objet d'un rapport complémentaire, voire d'une éventuelle contre-expertise. Un autre rapport d'expert est encore attendu afin d'établir précisément la configuration des lieux, les trajectoires des projectiles, les angles de tir et la position du tireur.

L'instruction, durant laquelle plus d'une trentaine de personnes ont été auditionnées, a déjà pu établir que la trentaine de projectiles tirés l'ont été au moyen de deux armes, un mousqueton 31 et un fusil de chasse à grenaille. Mais c'est tout un arsenal qui a été découvert au domicile du prévenu.

Lance-roquette anti-char

Comme on le savait déjà, le Ministère public rappelle la longue liste des armes trouvées, sachant que huit ans plus tôt l'assassin présumé avait déjà fait l'objet d'une saisie d'armes. En plus des engins déjà cités, carabines, pistolets de toutes sortes, baïonnettes, couteaux, sabres et autres poignards ou haches, ainsi que des munitions, l'homme détenait un lance-roquette anti-char.

S'il avait acquis légalement auprès d'armuriers ou de particuliers la plupart de ces armes, qui n'avaient pas été déclarées volées en Suisse, le trentenaire a en revanche avoué avoir dérobé lui-même le panzerfaust, ou lance-roquette, durant ses obligations militaires. L'engin à usage unique avait déjà été utilisé, précise le procureur.

Prison à vie

A réception des rapports attendus, le Ministère public établira la communication de fin d'enquête et impartira un délai aux parties pour d'éventuels compléments d'instruction, précise la justice. L'instruction a été ouverte notamment pour assassinat, voire meurtre, ainsi que mise en danger de la vie d'autrui et lésions corporelles graves. Le prévenu risque la réclusion à vie.

Durant ses interrogatoires, le prévenu a déclaré avoir voulu régler un problème familial de longue date. Trois femmes avaient été tuées, dont deux âgées de 55 et 79 ans, ainsi qu'une mère de famille de 32 ans. Deux hommes avaient été blessés, dont un de ses oncles. La police avait dû ouvrir le feu pour l'arrêter.

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