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Tunnel routier du Gothard: le PS fustige la construction d'un second tube

Le PS dénonce le projet de construction d'un deuxième tube pour le tunnel routier du Gothard. La volonté du Conseil fédéral contredit la politique de transfert du trafic de la route au rail.

30 juil. 2012, 17:09
En attendant de pouvoir passer... Sur l'A2, on s'occupe comme on peut.

Le PS est opposé au projet d'un second tube au Gothard, affirmant qu'il est en contradiction avec la politique de réduction du trafic  au profit du rail.

Il  met aussi en doute la facture présentée par Doris Leuthard et annonce un surcoût de 1,6 à 2 milliards de francs.
 
Avec sa nouvelle position présentée fin juin, le Conseil fédéral a réussi à "s'enferrer dans des contradictions spectaculaires", a lancé le conseiller national Roger Nordmann (VD) lundi à Berne devant les médias.
 
Le PS combattra le second tunnel au Parlement et si nécessaire par un référendum, "que nous nous réjouissons d'ores et déjà de gagner", glisse M. Nordmann.
 
Le PS s'inquiète tout d'abord des effets d'un second tunnel pour la la politique de transfert du trafic de la route vers le rail. Une fois le nouveau tube construit, la pression serait énorme pour augmenter la capacité de l'axe routier du Gothard, notamment lors des bouchons estivaux.
 
Les promesses du Conseil fédéral de limiter la circulation à une seule voie dans chaque tunnel pour se conformer aux objectifs de l'initiative des Alpes et à la volonté du peuple passeraient alors aux oubliettes, assure la conseillère nationale bernoise Evi Alleman.
 
En outre, les sommes dépensées dans la nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes (NLFA) perdraient une partie de leur pertinence. "Alors que la Confédération aura investi en 2020 14 milliards dans les tunnels de base du Gothard et du Ceneri, elle prépare un ouvrage qui diminuera l'utilité des investissements auxquels on vient de consentir", dénonce M. Nordmann.
 
Et Mme Alleman de renchérir: la NFLA ne seraient plus reconnue comme le chantier, mais comme le mauvais placement du siècle.
 
Ardoise salée
 
Le PS met aussi en doute la facture annoncée par Doris Leuthard. Présentant en juin les variantes permettant la réfection du tube existant - avec soit la fermeture du tunnel, soit la construction d'un nouveau -, la conseillère fédérale a chiffré les surcoûts du scénario comprenant le percement d'un second tunnel entre 900 et 1400 millions de francs.
 
Or, selon Roger Nordmann, il faut y ajouter entre 1,6 et 2 milliards de francs. Ces montants correspondent aux coûts d'exploitation du second tunnel sur 40 ans, soit la durée de vie de l'ouvrage avec la première réfection lourde.
 
Le surcoût effectif de l'assainissement avec un second tunnel se monterait donc entre 2,5 à 3,4 milliards de francs, assure M. Nordmann. "C'est une somme considérable pour une autoroute qui n'est pas saturée et sur laquelle on prétend ne pas vouloir d'augmentation du trafic".
 
Encourager le transfert route-rail
 
Aux antipodes du gouvernement, le PS réclame de saisir l'opportunité de la réfection du tunnel du Gothard pour encourager le ferroutage. L'ouverture du tunnel de base du Gothard en 2016 permettra d'absorber le trafic poids lourds durant la période d'assainissement.
 
Cet effet temporaire devrait avoir des conséquences durables, selon M. Nordmann. "Forcés d'adapter la chaîne logistique, les expéditeurs prennent à cette occasion les bonnes habitudes". Et le conseiller national de souligner qu'il s'agit de la solution que préconisait le Conseil fédéral jusqu'au début 2012.
 
Avec une nuance toutefois, le PS souhaite que les camions soient transférés de la route au rail près des frontières plutôt qu'à Erstfeld (UR) et Biasca (TI).
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