Didier Burkhalter défend l'engagement de la Suisse au sein de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Réagissant pour la première fois publiquement aux critiques d'Ueli Maurer, le président de la Confédération estime que les efforts de la Suisse sont en accord avec la Constitution.
Un tel engagement est la "contribution de la Suisse pour aider à résoudre les problèmes de la communauté internationale", a déclaré dans un entretien accordé à la "SonntagsZeitung" et au "Matin Dimanche" le Neuchâtelois, qui assume aussi la présidence tournante de l'OSCE cette année. La Suisse travaille, "comme le prévoit sa Constitution", à favoriser la diplomatie pour surmonter les crises.
Le projet d'envoyer une centaine d'observateurs de l'OSCE en Ukraine a été présenté à la fin du mois de février devant le Conseil de sécurité des Nations unies. "C'est une proposition de la diplomatie suisse." En acceptant cette mission, les 57 pays de l'organisation, dont la Russie et l'Ukraine, "ont donné un signe fort qui pourrait marquer un retour à la diplomatie".
Plusieurs membres de l'OSCE ont assuré que la mission a pu voir le jour uniquement car la présidence de l'organisation était assurée par la Suisse, a déclaré de son côté Thomas Gremiger à la "SonntagsZeitung". "L'engagement de la Suisse est très apprécié", poursuit l'ambassadeur suisse auprès de l'OSCE.
La Suisse est perçue comme un "courtier sincère et impartial". Selon M. Gremiger, le succès de la Suisse dans son rôle de médiateur s'explique par sa neutralité et sa non-appartenance à l'Union européenne.
Dans une interview publiée jeudi par la "Weltwoche", le conseiller fédéral Ueli Maurer a dit craindre que la présidence de l'OSCE en temps de crise ukrainienne ne nuise à la neutralité de la Suisse. Il a ensuite assuré regretter certains de ses propos.