Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Un mineur peut acheter de l'alcool dans plus d'un commerce sur trois en Valais

Plus de 300 achats-tests d'alcool ont été effectués en Valais en 2012. Résultats: 37% des commerces testés ont vendu de l'alcool aux mineurs et 13% ont ensuite récidivé.

27 nov. 2012, 14:07
Un jeune boit de l'alcool devant une station service.

Les achats-tests ont été menés dans huit communes du canton, soit Monthey, Martigny, Sion, Sierre, Rarogne, Viège, Brigue et Naters, a indiqué à la presse Claude Guntern, responsable de la région Valais central à Addiction Valais. Ils ont été effectués par des mineurs sous la supervision de professionnels.

Lors de la première série d'achats-tests, plus du tiers des 128 commerces testés ont vendu de l'alcool à des mineurs. A l'issue de la deuxième série d'achats-tests, 13% des commerces testés étaient à nouveau en infraction. "Ces chiffres sont encore bien trop élevés", a noté Patrick Suard, responsable prévention à Addiction Valais.

Les commerces en infraction après la deuxième série d'achats-tests ont été dénoncés aux autorités compétentes. Ils recevront une amende de 200 francs pour une première fois, de 400 francs en cas de nouvelle récidive. Mais un établissement peut aussi, selon la gravité du cas, être interdit de vente d'alcool pendant un certain temps. Voire même être purement et simplement fermé, a rappelé Romuald Coutaz, vice-président de Gastro Valais.

En douceur

La campagne menée par Addiction Valais et les polices cantonale et municipale cherche plutôt à sensibiliser et informer plutôt qu'à piéger les commerçants. Tout démarre donc en douceur avec un courrier. Il est suivi d'une visite informant le commerçant du lancement de l'action, avant que les achats-tests ne commencent.

Ces derniers visent aussi bien des cafés-restaurants, des centres commerciaux, des magasins de stations-services que des bars. "Les résultats des achats-tests n'ont pas montré de différences significatives entres les uns et les autres. En ce qui concerne les récidives non plus", a précisé Patrick Suard.

Tous les commerçants, mais aussi les particuliers, doivent respecter la législation en vigueur. Cette dernière interdit la vente de bière, de vin et de cidre aux mineurs de moins de 16 ans et d'alcools forts et d'alcopops aux moins de 18 ans.

Bitures express

"Nous sommes notamment confrontés aux bitures express, avec des jeunes qui boivent vite et des alcools beaucoup plus fort", a indiqué Claude Guntern. La consommation précoce de ces boissons, aux prix souvent abordables, et les épisodes d'ivresse répétés sont "trop souvent banalisés par la société".

"Gastro Valais est impliqué dans la campagne. Nos membres doivent respecter la loi et faire de la prévention. Toutefois, nous ne sommes par les seuls acteurs. Il y a aussi les grandes surfaces, où les jeunes préfèrent acheter des packs de bouteilles, et d'autres points de vente", a souligné Romuald Coutaz.

Les partenaires de la campagne sont conscients qu'il n'est pas toujours aisé de refuser de vendre de l'alcool, par exemple le soir, à une bande de jeunes. "Nous pouvons dispenser une formation au cours de laquelle nous rappelons les bases légales et mettons le ou les employés en situations concrètes", a précisé Patrick Suard.

1'000 tests réalisés

Les campagnes de sensibilisation à la vente d'alcool aux mineurs ont démarré en 2008 en Valais, d'abord dans des communes haut-valaisannes. Elles se sont poursuivies dans la partie francophone avec le soutien d'un groupe de pilotage cantonal "Achats-tests d'alcool".

Au total, près de 1'000 tests ont été réalisés dans le canton. Ils se poursuivront en 2013.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias