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Une militante française s'exile en Suisse pour recourir au suicide assisté

Une responsable française de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité s'est exilée en Suisse pour recourir à l'assistance au suicide, car le France ne permet pas cette pratique.

15 août 2014, 13:43
L'association Exit Suisse alémanique a enregistré 8000 nouvelles adhésions en 2013.

Une responsable de l'ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) a "dû s'exiler en Suisse pour mourir dans la dignité", a annoncé vendredi l'association pro-euthanasie. Nicole Boucheton était atteinte d'un cancer en phase terminale.

Dans un texte posthume, Nicole Boucheton explique les raisons de son exil et regrette que le président François Hollande n'ait "toujours pas tenu sa promesse" sur "l'assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité".

"Je suis atteinte d'un cancer du rectum. Lors du diagnostic, le seul traitement curatif était chimio, tomo-thérapie puis chirurgie : colostomie. J'ai refusé la chirurgie, car trop mutilante : l'anus artificiel qui me condamnait à une vie dans des conditions que je juge, pour moi-même, dégradées et inacceptables", écrit-elle.

"Pouvoir faire un autre choix"

"Alors, j'ai pris contact avec une association suisse afin d'y pouvoir faire un autre choix, celui d'un départ rapide puisque ma seule issue était la mort", poursuit Nicole Boucheton.

"Cela demande beaucoup d'argent : la prise en charge elle-même, le voyage, l'hébergement sur place (...). L'engagement du président Hollande, non tenu, qui s'enlise dans sa mise en place de missions et rapports successifs verra-t-il le jour ? J'aurais aimé en profiter et ne pas avoir à m'exiler en Suisse", conclut-elle.

Lors de sa campagne présidentielle, François Hollande avait promis de proposer que "toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité".

De l'individuel au collectif

"En souhaitant rendre publique les conditions de sa mort par suicide assisté en Suisse", Nicole Boucheton a "démontré que son combat individuel pour l'euthanasie rejoint son combat collectif", a estimé le président de l'ADMD, Jean-Luc Romero.

La loi Leonetti, adoptée en 2005, encadre les conditions de fin de vie et interdit l'acharnement dans la poursuite des soins, le plus souvent pour des personnes en fin de vie ou souffrant de maladies graves et incurables. Mais elle ne permet ni l'euthanasie - qui désigne l'acte d'un tiers pour donner la mort - ni le suicide assisté.

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