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Une panne d'électricité prolongée en Suisse coûterait entre 2 et 4 milliards par jour

Le Ministre de la défense Guy Parmelin a évoqué jeudi à Berne les problèmes qui découleraient d'une panne d'électricité prolongée. Selon une situation théorique testée en 2014, un "black-out" coûterait à la Suisse entre 2 et 4 milliards de francs par jour.

12 janv. 2017, 15:30
Le conseiller fédéral Guy Parmelin s'est exprimé lors du 11e Congrès suisse de l'électricité jeudi à Berne.

Une panne d'électricité prolongée coûterait entre 2 et 4 milliards de francs par jour, voire 6 milliards en tenant compte des conséquences immatérielles ou indirectes. Guy Parmelin évoquait un scénario testé en 2014 lors du 11e Congrès suisse de l'électricité, qui se déroule à Berne jeudi et vendredi.

Un "black-out" n'est pas une utopie, selon M. Parmelin. Dans l'hypothèse d'une pénurie, "nous serions particulièrement vulnérables à des problèmes d'éclairage, de chauffage ou encore d'hygiène". "Imaginons un instant que la coupure d'électricité se prolonge au-delà de l'effet de surprise" pendant un jour, voire une semaine.

Le manque de ressources électriques entraînerait l'arrêt des transports, imposerait le silence aux télécommunications, empêcherait toute transaction financière. Les processus logistiques et d'infrastructures gérés par voie électronique seraient vulnérables.

Le ministre de la protection de la population évoquait une situation théorique testée en 2014 par le Réseau national de sécurité (RNS). Celle-ci prévoyait une panne de courant, une longue pénurie d'électricité et une pandémie de grippe. Les plans d'intervention peuvent encore être améliorés, a concédé le ministre. Mais le RNS a été à la hauteur de ses missions.

Prévenir

Les autorités ont prévu différentes mesures de planification préventive. L'Organisation de l'approvisionnement en électricité dans le cadre de situations exceptionnelles (OSTRAL) peut être activée. Des mesures de contingentement peuvent être introduites.

Pour se prémunir contre ces risques, le gouvernement veut s'appuyer sur des réseaux internationaux. En assurant un approvisionnement mixte, par exemple dans le cas du pétrole et du gaz, "nous nous assurons également la possibilité de substituer une ressource par une autre", a expliqué M. Parmelin.

Guy Parmelin a rappelé que les entreprises de services, qu'il s'agisse des banques, des télécommunications ou de la grande distribution, doivent intégrer les risques de panne ou de pénurie électrique dans leurs stratégies. "Notre société est vulnérable, parce qu'elle est extrêmement dépendante des biens de première nécessité", a-t-il conclu.

Bouleversements

De son côté, le président de l'Association des entreprises électriques suisses (AES), Kurt Rohrbach, a souligné les bouleversements survenant dans l'économie électrique.

Les avancées techniques et la production de masse dans le domaine de l'énergie solaire et éolienne ont fait drastiquement baisser les coûts de revient, précise M. Rohrbach. La construction de nouvelles installations de production a été subventionnée, faisant ainsi augmenter les surcapacités de production.

Pour les fournisseurs d'énergie d'aujourd'hui, le défi consiste à trouver de nouveaux modèles commerciaux et de nouvelles prestations de services afin de commercialiser de manière rentable l'électricité, les installations et les réseaux.

Le président a toutefois relevé que l'énergie sera toujours disponible en quantité suffisante et à prix abordable à l'avenir. La sécurité de l'approvisionnement relèvera de la responsabilité de l'économie énergétique.

"A long terme, nous nous efforcerons de mettre en place en Suisse un approvisionnement en énergie et une production d'électricité pauvres en CO2, ainsi que des solutions respectueuses de l'environnement, conformément à l'accord de Paris sur le climat", a déclaré M. Rohrbach.

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