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Une promenade sous le signe de l'asile

Le thème de l'asile a accaparé l'essentiel des discussions jeudi lors de la traditionnelle promenade le long de l'Aar en compagnie de Simonetta Sommaruga entourée de tous ses chefs de service.

07 août 2014, 16:18
Simonetta Sommaruga et ses chefs de service lors de la promenade le long de l'Aar ce jeudi.

De tous les dossiers de la compétence du Département fédéral de justice et police (DFJP), celui de l'asile est clairement celui qui se distingue actuellement.

La restructuration en cours du domaine de l'asile en Suisse est nécessaire pour le rendre crédible, a déclaré la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga lors de la traditionnelle promenade le long de l'Aar. Entre la gauche qui veut être plus généreuse et l'UDC qui multiplie les interventions contre la politique d'asile, Simonetta Sommaruga est convaincue de pouvoir compter sur le soutien de la population. A condition d'être transparent et d'expliquer au peuple ce qui se passe, a-t-elle souligné.

Le domaine de l'asile est une mosaïque, a-t-elle imagé. Cantons, Confédération et Union européenne, via les accords de Dublin, ont chacun leur rôle à jouer. La ministre de la justice a pu constater une "très forte motivation et un grand engagement" de tout le personnel de l'Office fédéral des migrations (ODM), ainsi que de celui dans les cantons.

Même si le nombre de requérants continue d'être élevé, "le plus dur est derrière", a confié Mme Sommaruga. Lors du Printemps arabe, les administrations, surprises, ont pu être prises de court. Elles sont désormais mieux organisées. Proportionnellement, la Suisse fait beaucoup, a-t-elle souligné. Mais elle ne peut rien faire seule.

Améliorer Dublin

Dublin est certes un bon système par beau temps, mais il révèle ses limites en cas de crise comme aujourd'hui. Le flux de réfugiés issus des pays en guerre met Dublin sous pression, a constaté la conseillère fédérale. D'où la nécessité d'améliorer ce système qui repose sur la solidarité et de l'étendre.

L'exemple de l'Italie est révélateur, ce pays se trouvant confronté à l'immigration de 1000 à 2000 réfugiés par jour actuellement. Rome n'est pas en mesure de loger tous les requérants qui arrivent dans la Péninsule. Il n'empêche que "nous attendons de l'Italie qu'elle respecte les règles de Dublin", a déclaré Simonetta Sommaruga.

Si le voisin transalpin a de la peine, la Suisse est prête à l'aider, a-t-elle précisé. Et la socialiste d'ajouter que Berne a déjà envoyé à Rome des gardes-frontière.

Aide sur place

Accueillir les requérants de pays en guerre est nécessaire, mais le plus important est bien l'aide sur place et dans les pays voisins de ceux en crise, a martelé Simonetta Sommaruga qui a illustré ses propos de son expérience récente dans un camp de réfugiés en Jordanie qui compte près de 50'000 hommes, femmes et enfants.

Quant à lier les accords de réadmission à l'aide au développement, comme le propose l'UDC qui envisage une nouvelle initiative populaire, Mme Sommaruga juge que cela n'est pas toujours facile, ni possible. Et de donner pour exemple l'Algérie, un pays au moins aussi riche que la Suisse qui ne reçoit donc pas d'aide au développement.

Tradition humanitaire

Mme Sommaruga n'a pas coupé les cheveux en quatre pour commenter la position de l'UDC, dont l'objectif est d'en finir avec l'asile. Ce serait "honteux, contraire à la dignité humaine et à la tradition suisse", a-t-elle affirmé en réponse à une question de journaliste.

"Cette tradition humanitaire constitue une partie de notre identité suisse", a-t-elle insisté. Tout comme la neutralité. En tant que dépositaire de la convention de Genève sur les réfugiés, la Suisse a un rôle particulier à jouer. Et elle ne manque pas de le faire valoir lors des rencontres internationales auxquelles elle participe.

"Jamais se fatiguer de la paix"

C'est du reste lors d'une telle rencontre, lundi dernier en Belgique à l'occasion du centenaire de l'invasion de ce pays par l'armée de Guillaume II, que Simonetta Sommaruga a entendu "une phrase de François Hollande qui lui a fait forte impression" et qu'elle n'a pas manqué de citer: "il ne faut jamais se fatiguer de la paix", a dit le président de la République française.

L'asile a constitué le plat de résistance de la promenade estivale. Mais la conseillère fédérale en a profité pour évoquer quelques autres dossiers de son département et présenté son équipe désormais au complet. Avec "les bonnes personnes aux bonnes places", a-t-elle dit en évoquant la direction du DFJP.

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