Le Ministère public de la Confédération (MPC) a ouvert les six derniers mois de l'année 2014 une vingtaine d'enquêtes pénales concernant le djihadisme radical. Il révèle ce chiffre dans son rapport de gestion pour l'année 2014, rendu public vendredi.
"La Suisse n'a pas représenté l'an dernier une cible privilégiée des organisations terroristes", tempère le MPC. Néanmoins, des thèmes tels que l'"Etat islamique" ou le "tourisme djihadiste" ont pesé sur le travail du Ministère public de la Confédération.
Les vingt procédures ouvertes durant le second semestre 2014 concernent des affaires menées contre un ou plusieurs prévenus accusés de soutien à une organisation criminelle. Le MPC rappelle que l'an dernier le Tribunal pénal fédéral a condamné deux frères kurdes originaires d'Irak à des peines privatives de liberté de trois ans et trois mois ferme.
"Cette condamnation a marqué un jalon dans la lutte contre le terrorisme islamique extrémiste", indique le MPC. Le TPF a jugé que la preuve était faite que les deux frères s'étaient rendus coupables de propagande en faveur du réseau terroriste Al-Qaïda au moyen de plates-formes Internet qu'ils exploitaient à Bâle.
Dans le domaine du crime organisé, la présence possible d'organisations mafieuses italiennes en Suisse a également retenu l'attention de l'autorité de poursuite pénale de la Confédération. L'étroite collaboration avec les autorités anti-mafia italiennes a permis l'arrestation de membres présumés de la 'Ndrangheta.
Affaire Falciani
Dans une autre affaire très médiatique, le MPC rappelle qu'il a décidé le renvoi d'Hervé Falciani devant le Tribunal pénal fédéral. L'ex-informaticien d'HSBC répondra d'espionnage économique, de violation du secret commercial et du secret bancaire ainsi que de soustraction de données.