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Valais: cinq décès en montagne ce week-end

Cinq personnes ont perdu la vie ce week-end dans les Alpes valaisannes. Deux Italiens se sont tués à la Pointe Dufour, un Allemand a fait une chute mortelle au Lagginhorn et deux alpinistes Hauts-Valaisans ont chuté à l'Ober Gabelhorn.

12 août 2013, 17:53
Deux alpinistes se sont tués sur l'Arbengrat (à gauche) qui mène au sommet de l'Ober Gabelhorn.

La montagne a été meurtrière ce week-end en Valais. Cinq personnes ont perdu la vie sur trois sommets différents. "C'est un bilan très lourd", indique d'emblée Jean-Marie Bornet, chef information et prévention à la police cantonale. Les accidents en haute montagne avaient été peu nombreux avant le début du mois d'août. Tentatives d'explications.

Deux cordées se tuent

Les deux alpinistes qui avaient perdu la vie samedi matin à la Pointe Dufour, dans le massif du Mont Rose, ont été identifiés. Il s'agit de deux Italiens âgés de 57 et 44 ans qui étaient encordés.

Le même cas de figure s'est produit sur l'Arbengrat qui mène au sommet de l'Ober Gabelhorn, une voie d'un niveau de difficulté assez élevé que l'on atteint par le sud depuis Zermatt. Deux Hauts-Valaisans ont fait une chute de 800 mètres dans la face. Ils étaient âgés de 51 et 30 ans et les deux corps ont été pris en charge par Air Zermatt. L'enquête n'a pas encore pu déterminer si l'accident est survenu le samedi ou le dimanche.

Ces situations sont toujours difficiles à analyser et font partie du risque que chaque alpiniste accepte de prendre lorsqu'il s'encorde avec un partenaire. "Est-ce l'un des deux qui glisse? Un assurage qui fait défaut? Une chute de pierre? Très souvent on ne peut pas le dire", souligne Jean-Marie Bornet. Seul constat de sa part, l'engagement d'un guide de montagne réduit ces dangers. "Ce n'est pas une assurance-vie, les accidents avec des guides se produisent aussi mais ils sont quand même moins nombreux", poursuit-il.

Chute mortelle inexpliquée au Lagginhorn

Dimanche, peu avant 14 heures au sommet du Lagginhorn, au-dessus de Saas Grund, un Allemand de 57 ans a chuté de 400 mètres pour une raison encore indéterminée. "Nous n'avons aucune explication sur cet accident", admet encore le chef information et prévention de la police cantonale valaisanne.  Il faisait partie d'un groupe de sept personnes qui avaient vraisemblablement effectué l'ascension par la voie normale. Cette arête est une course assez fréquentée dans la région et cotée d'un niveau "Peu Difficile" sur l'échelle des difficultés en alpinisme.

Pourtant, à en juger des commentaires sur le site de partage de courses camptocamp.org, les dangers peuvent être cachés. "Le sommet s'atteint par une succession de névés et d'éboulis", "le rocher peut être verglacé", indiquent sur ce forum les différents alpinistes qui ont effectué la course cet été. L'un d'entre eux a même effectué cet itinéraire ce dimanche. "Piolets et crampons utiles", a-t-il soulevé pour seule remarque. Aucune mention de l'accident de sa part.

Sept morts en haute montagne en dix jours

En Valais, un Allemand s'était tué au Mont Blanc de Cheilon début juillet. C'était le seul accident répertorié pour l'heure sur le territoire cantonal. Depuis début août, sept personnes ont perdu la vie en haute montagne. Une statistique qui inquiète Jean-Marie Bornet: "la saison de montagne n'est pas finie et ce pic soudain des décès peut laisser croire que cette série noire n'est pas terminée non plus."

Sans pouvoir être catégorique, il explique cette augmentation par les conditions météorologiques du printemps qui ont retardé le début de l'été, surtout en haute montagne. "Il restait beaucoup de neige en altitude et la situation est devenue nettement meilleure ces dernières semaines. Plus de monde se rend donc en montagne et la probabilité de voir survenir des accidents augmente."

50 morts par an en montagne

Chaque année, ce sont près de 50 personnes qui se tuent dans les Alpes valaisannes, dont près de trois quarts en été. "Cela équivaut au nombre de suicides enregistrés sur le canton et c'est trois fois plus que les accidents de la route", poursuit Jean-Marie Bornet qui recommande vivement la prudence à quiconque veut pratiquer l'alpinisme. Rappelons aussi que cet été, sept personnes se sont tuées en marge des chemins de randonnée du canton.

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