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Vidéo: confusion mortelle au tribunal

La jeune femme qui a tué son ami croyait l'arme factice.

13 nov. 2012, 09:30
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Il y a un an jour pour jour, le dimanche 13 novembre à l'aube, Michele*, un jeune Italien domicilié sur le Littoral, était tué accidentellement par un pistolet militaire. Hier, Alexandra*, son ex-petite amie âgée aujourd'hui de 21 ans et Bastien*, 24 ans, collègue et ami de la victime, ont comparu devant le Tribunal régional du Littoral et du Val-de-Travers. Les deux jeunes Neuchâtelois devaient répondre d'homicide par négligence. Bastien, la voix souvent tremblante, a été le premier à raconter les événements de cette nuit tragique au juge Alexandre Seiler.

Après une soirée bien arrosée en ville de Neuchâtel, les trois compères décident de rentrer. Il est convenu que Michele et Alexandra déposent Bastien chez lui, à Boudry, avant de rentrer chez la jeune femme, à Fleurier.

Mais lorsque le trio arrive à Boudry, Alexandra est prise d'un besoin pressant. Bastien propose alors à ses amis de monter chez lui. Pendant que la jeune femme se rend aux toilettes, les deux amis se mettent à manipuler un pistolet "soft air" appartenant à Michele. Une arme qui, comme l'a expliqué un expert durant l'audience d'hier, tire des billes de plastique relativement inoffensives, mais ressemble à s'y méprendre à un vrai pistolet, y compris au niveau du poids.

 

"Vas-y, tire, essaie"

 

Pendant qu'Alexandra, avachie sur un canapé, se tient un peu à l'écart, Michele et Bastien s'animent. Ils vont jusqu'à tirer quelques billes avec le soft air.

"Puis on a commencé à discuter de sa ressemblance avec un vrai. Alors je suis allé chercher mon pistolet d'ordonnance dans ma chambre" , a expliqué hier Bastien, sous-officier à l'armée.

Bientôt, face à l'intérêt qu'il perçoit chez son ami, Bastien engage dans la chambre de l'arme une cartouche, qui traînait sur la table du salon "depuis longtemps" . Un souvenir de son école de sous-officier. A deux ou trois reprises, les deux jeunes gens s'amusent à éjecter la munition en manoeuvrant la culasse du pistolet.

Puis Bastien se rend aux toilettes. "En partant, j'ai entendu Michele me demander si elle était chargée. J'ai répondu: 'Touchez à rien, j'arrive'." Mais à peine parvenu aux toilettes, il entend une détonation. Il se précipite dans le salon. Alexandra est "en pleine crise" , Michele à terre. Celui-ci décède peu après.

Hier, devant la famille de la victime venue d'Italie pour assister à l'audience, Alexandra a posément expliqué qu'elle avait pris l'arme parce qu'elle la trouvait "plus jolie que l'autre. A aucun moment je n'ai pensé que c'était une vraie, je ne savais même pas qu'il en avait une" , a-t-elle répété plusieurs fois au juge qui la pressait de questions. Michele l'aurait même encouragé: "Il m'a dit: 'Vas-y, tire, essaie.'"

Bastien a reconnu les faits et a assuré qu'il ferait son possible pour verser à la famille de la victime les quelque 100 000 francs d'indemnités qu'elle demande. "Je m'en voudrai toute ma vie" , a-t-il lancé. L'avocate d'Alexandra a en revanche plaidé l'acquittement de sa cliente, estimant qu'elle n'avait pas les connaissances nécessaires pour distinguer une vraie arme d'une arme factice.

Les prévenus risquent des peines pécuniaires avec sursis. Le jugement sera rendu ultérieurement.

*Prénoms fictifs

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