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Vol des données: la catastrophe n'était pas loin selon Ueli Maurer

La catastrophe a été évitée de justesse dans l'affaire des vols de données au Service de renseignement. Ueli Maurer l'admet ce samedi dans une interview à Neue Zürcher Zeitung.

29 sept. 2012, 13:52
Ueli Maurer s'est insurgé contre "la jalousie de l'étranger".

Sans un coup de chance, la réputation et la crédibilité de la Confédération auraient été durablement ternies par le vol de données au Service de renseignement, admet Ueli Maurer. Le ministre de la défense assure en revanche que la Suisse et ses habitants n'ont guère été menacés dans leur intégrité physique.

On ne peut jamais être sûr à 100% qu'on peut empêcher une telle fuite, a déclaré le conseiller fédéral dans une interview parue samedi dans la "Neue Zürcher Zeitung". Et Ueli Maurer d'évoquer les limites de la confiance humaine.

Des mesures ont cependant déjà été prises et des contrôles supplémentaires diligentés à différents niveaux. Il s'agit notamment d'examiner quels supports de données externes ont le droit d'être reliés au système informatique du Service de renseignement, a expliqué le ministre.

Selon le conseiller fédéral UDC zurichois, l'affaire n'aura pas de conséquences disciplinaires. Aucune négligence n'a été commise, selon lui. Le vol est la conséquence d'une activité criminelle du collaborateur interpellé. Et c'est par hasard que l'affaire a été découverte, admet Ueli Maurer sans préciser les détails.

Contenu inconnu

Pour la Suisse, l'enjeu était important. Non que les données volées auraient pu mettre en danger le territoire, les infrastructures ou la population suisses, mais, effet collatéral, la remise à des tiers de ces informations secrètes aurait eu des conséquences diplomatiques. Des Etats étrangers auraient en effet pu se sentir menacés en sachant que des données concernant leurs propres services de renseignement auraient pu tomber entre n'importe quelles mains.

Les services de renseignement s'échangent régulièrement des données entre eux. Ueli Maurer n'a toutefois pas voulu dire grand'chose sur le contenu des données volées, à savoir plusieurs disques durs, en plusieurs étapes et sur plusieurs semaines. Il aurait permis, par déductions, de connaître le fonctionnement de l'Etat suisse. Des attaques concrètes auraient aussi été possibles.

Grave affaire d'espionnage

Les données volées étaient susceptibles de mettre en danger la sécurité de la Suisse, selon le procureur général de la Confédération Michael Lauber. Sans donner davantage de précisions sur le contenu des données, le Ministère public, auquel le Département fédéral de la défense a dénoncé le cas le 25 mai, peut imaginer que ces informations avaient une valeur marchande considérable, avait noté jeudi Bulletti.

Il s'agit d'une grave affaire d'espionnage économique, selon ce dernier. Le suspect a été arrêté puis placé en détention préventive jusqu'au 5 juillet, a ajouté le procureur. Il s'agit d'un collaborateur du service informatique, qui "avait l'autorisation de manipuler les données".

Le Service de renseignement de la Confédération est chargé d'assurer la sécurité de la Suisse en recueillant et évaluant des informations importantes sur l'étranger. Il exécute aussi des tâches dans le domaine de la sûreté intérieure, notamment de lutte contre le terrorisme, le commerce illicite d'armes ou l'extrémisme violent.

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