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Votations fédérales: gauche et droit devront s'entendre sur un nouveau projet pour les familles

Ce dimanche, la population suisse a rejeté les déductions fiscales pour enfants et frais de garde. Pour soutenir les familles, les élus devront travailler de concert sur un nouveau projet plus convaincant.

27 sept. 2020, 17:41
Les Suisses ont refusé le relèvement des déductions fiscales pour enfants ce dimanche (illustration).

Une chose est sûre après le "non" très clair des Suisses aux déductions fiscales pour enfants et frais de garde: il va falloir trouver ensemble un autre moyen de soutenir les familles.

Gauche et droite y vont déjà de leurs propositions.

 

Résultats pour les déductions fiscales pour enfants

Les partisans de l'objet soumis au vote ont relevé la puissance de l'argument du cadeau fiscal fait aux riches, au coeur de la campagne des opposants. "Il n'a pas été possible de lutter contre l'argument de la jalousie", même si en réalité 60% des familles suisses auraient bénéficié des aides", a résumé le conseiller national Philipp Kutter (PDC/ZH), membre du comité pour les déductions.

Pour beaucoup de votants, la proposition tombait mal et l'argent aurait alors manqué ailleurs.
Philipp Kutter, conseiller national (PDC/ZH)

Les difficultés économiques actuelles n'ont pas non plus aidé les partisans, a ajouté le Zurichois, l'une des figures de proue soutenant la réforme, en référence à la pandémie et à la crise sanitaire actuelle. "Pour beaucoup de votants, la proposition tombait mal et l'argent aurait alors manqué ailleurs."

Reprendre le projet

Philipp Kutter peut cependant imaginer que le projet de loi revive sans la hausse contestée de la déduction générale pour enfants de 6500 à 10'000 francs. "Il y a un signal positif en ce sens d'au moins une partie du PS" et "on pourrait alors éventuellement y ajouter quelque chose de modéré et de différent"

 

 

C'est notamment le cas de Pierre-Yves Maillard (PS/VD), président de l'Union syndicale suisse (USS), qui ne trouve rien à redire sur ce volet de la réforme. L'autre, plus important, constituait par contre "une provocation dans des moments difficiles" pour la population, en voulant accorder des avantages aux plus riches. Heureusement, "les gens ont compris que le projet était un arrosage des hauts revenus".

La vraie réponse, c'est la gratuité des crèches.
Roger Nordmann, conseiller national (PS/VD)

La droite a toutefois montré qu'elle était prête à accorder 370 millions par an pour soutenir les familles, soit le coût du volet contesté de la réforme, fait remarquer M. Maillard. Il s'agit maintenant de "mieux cibler" et pour y arriver, "il y a des choses concrètes à faire".

Allocations et crèches

A commencer par le soutien au développement des crèches. En plus de cela, on pourrait créer une contribution fédérale pour les cantons afin qu'ils puissent baisser les tarifs de ces établissements. L'USS soutiendrait aussi une hausse des allocations familiales, bien que dans ce cas ce sont les employeurs qui devront payer.

"La vraie réponse, c'est la gratuité des crèches" quand les deux parents ont un fort taux d'activité, a martelé de son côté Roger Nordmann (PS/VD) sur le plateau de la RTS. En plus, il faut des mesures équitables, pas comme dans le dernier projet de la droite dont la population a sanctionné "la bêtise".

 

 

Par exemple, des solutions qui ne seraient pas des déductions fiscales. Une hausse des allocations familiales sera soutenue par le PS, a dit Beat Jans (PS/BS). Le "non" du peuple est "un signal clair en faveur d'une politique fiscale équitable et d'une politique familiale efficace", a ajouté le Bâlois, membre du comité référendaire.

Imposition individuelle

La balle n'est pas que dans le camp de la gauche. Pour le comité libéral contre les déductions fiscales pour enfants et frais de garde, composé de Vert'libéraux et de PLR, l'arnaque à 370 millions a été évitée et la voie est ouverte pour "des réformes progressistes".

Les fonds publics doivent être utilisés de manière ciblée pour concilier vie professionnelle et vie familiale, argue le comité: il faut donc introduire l'imposition individuelle, soutenue également par la gauche et qui permet aussi de lutter efficacement contre la pénurie de travailleurs qualifiés.

 

 

La première étape consiste à faire aboutir l'initiative parlementaire de Christa Markwalder (PLR/BE), déposée en juin. Celle-ci veut revenir au projet de loi initial du Conseil fédéral. Selon le texte, les frais effectifs occasionnés par l'accueil extrafamilial, soit 25'000 francs au maximum par enfant et par an, seraient défalqués dans le cadre de l'impôt fédéral direct.

L'économie soutient elle aussi l'imposition individuelle. L'Union suisse des arts et métiers (usam) "exige du Conseil fédéral des propositions rapides pour une imposition individuelle, de sorte qu'il soit enfin plus facile de concilier famille et emploi", a-t-elle écrit sur Twitter. "Il faut des solutions, pas une politique obstructionniste!"

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