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Winterthour: ados jihadistes condamnés à des peines avec sursis

Deux ados partis qui en Syrie en décembre 2014 ont été condamnés mercredi à des peines de prison avec sursis de 10 et 11 mois.

27 févr. 2019, 08:56
justice marteau

Le tribunal des mineurs de Winterthour a condamné mercredi deux jeunes adeptes de l'Etat islamique (EI) à des peines de prison avec sursis de 10 et 11 mois. Les condamnés sont un frère et une soeur qui se sont rendus en Syrie en décembre 2014 à l'âge de 15 et 16 ans.

Les deux ados ont été reconnus coupables de violation de la loi fédérale interdisant les groupes "Al-Qaïda" et "Etat islamique" et les organisations apparentées. Durant la période probatoire, fixée à une année, ils devront rester en contact régulier avec le service de prévention de la police.

La jeune fille, condamnée à 10 mois d'emprisonnement avec sursis, a déjà passé 9 mois en détention. Son frère, qui a été écopé de 11 mois avec sursis, a lui déjà été détenu durant 10 mois.

Le procureur réclamait 11 et 12 mois de prison avec sursis. La peine maximale possible était d'une année d'emprisonnement pour ce type de délit. S'il avait été prouvé que les accusés avaient participé à des combats ou même tué des gens, elle aurait pu grimper à quatre ans.

Soutien à l'idéologie de l'EI

Pour la cour, le soutien affiché par les deux frères et soeurs à l'EI est avéré. Ils se sont rendus de leur plein gré et en connaissance de cause en Syrie, où ils ont vécu une année dans une zone contrôlée par l'organisation. Ils partageaient l'idéologie de l'EI, a dit le juge. Ils ont reçu un logement, ont été soutenus financièrement et se sont vus attribuer des noms de guerre. La vie là-bas leur plaisait, du moins au début. Des preuves le montrent.

Aucun élément ne permet d'atténuer leur culpabilité. Ils ont certes été soutenus dans leur radicalisation par certaines personnes à Winterthour, mais ils ont choisi de fréquenter ces cercles. Ils n'ont pas non plus eu de jeunesse difficile, mais savaient parfaitement comment se comporter.

Tâches logistiques et baby-sitting

Pendant leur séjour en Syrie, les prévenus ont appris l'arabe et étudié le Coran. Ils ont entretenu de nombreux contacts avec des sympathisants de l'EI et ont tenté de persuader leur famille et des amis de les rejoindre. Le frère effectuait, entre autres, des tâches logistiques. Une photo le montre avec un étui d'arme. La soeur s'occupait du ménage et de la cuisine et gardait de petits enfants.

Le procès a eu lieu début décembre. Comme c'est toujours le cas avec la justice des mineurs, le public n'a pas autorisé dans la salle d'audience et l'accès des médias a été restreint. Les accusés n'ont quasiment pas ouvert la bouche. C'était leur droit, a dit le juge mercredi, tout en soulignant que cela pouvait aussi être considéré négativement.

Radicalisation dès 2013

Selon l'acte d'accusation, le duo s'est radicalisé dès 2013. Ils faisaient une "lecture conservatrice du Coran et s'habillaient en conséquence". Ils fréquentaient certaines mosquées. A leurs camarades d'école, ils ne parlaient qu'en bien de l'EI. En décembre 2014, ils sont partis en Turquie, puis sont entrés en Syrie avec l'aide d'un passeur.

Pendant qu'ils étaient en Syrie, leurs parents ont remué ciel et terre pour tenter de les faire revenir en Suisse. Selon l'enquête, le garçon a téléphoné à son père quatre mois après son arrivée en Syrie et lui a dit: "Papa, sors-nous d'ici". La mère est allée en Syrie et elle est revenue en décembre 2015 avec ses deux enfants. C'est à leur retour qu'ils ont été arrêtés, à l'aéroport de Zurich.

Plusieurs affaires à Winterthour

Plusieurs procès en lien avec l'extrémiste islamiste ont eu lieu dernièrement à Winterthour. La mosquée An'Nur, désormais fermée, a notamment joué un rôle dans ces affaires.

Le jugement de mercredi n'est pas encore entré en force. Il peut être contesté.

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