Le marché est-il si tendu qu’il justifie le développement des logements d’utilité publique, comme le requiert l’initiative populaire de l’Asloca, «Davantage de logements abordables»? Qu’il s’agisse de l’évolution des loyers ou de la pénurie de surfaces libres, l’Association suisse des locataires dresse un tableau bien plus noir que les milieux immobiliers et les analystes. Les études immobilières des banques (UBS, Credit Suisse, Raiffeisen), de l’Office fédéral du logement (OFL) ou du bureau indépendant Wüest Partner présentent une image contrastée selon les régions et les types d’urbanisation.
L’office fédéral a relevé un inversement de tendance: après une période de refroidissement, la demande a été «nourrie», notamment parce que la pierre reste une valeur de placement attractive. Depuis2015, la production annuelle d’habitations dépasse chaque année la barre des 50 000. Selon l’OFL, le nombre de logements vacants s’élevait à 75 323 en juin 2019, ce qui représente un taux de 1,66...