Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Yves Rossier dénonce les préjugés sur l'Union européenne

Le secrétaire d'Etat suisse rappelle que nos voisins européens sont "nos plus importants partenaires" et non nos ennemis.

23 juil. 2014, 07:20
Yves Rossier, Swiss State Secretary at the Foreign Affairs Department addresses the media at the European External Action Service (EEAS) headquarters in Brussels, Thursday, Feb. 20, 2014.  Rossier discussed the situation with the EU after the Swiss Vote on Mass immigration. (AP Photo/Yves Logghe)

Le secrétaire d'Etat Yves Rossier dénonce "la rhétorique guerrière" utilisée à l'encontre de l'Union européenne (UE), cultivée dans les discours politiques et les journaux suisses. C'est une façon de peindre la réalité "à côté de la plaque", assure-t-il dans une interview au quotidien alémanique "Neue Zürcher Zeitung" et dans la presse romande publiée mercredi.

"On croirait parfois que la Suisse est entourée d'un tas d'ennemis qui n'auraient pour but que la détruire", dit Yves Rossier. "Mais nos voisins sont nos plus importants partenaires", rappelle-t-il.

"Au niveau de la politique sociale et des valeurs, nous avons avec nos voisins européens davantage en commun qu'avec n'importe quels autres pays dans le monde", souligne le secrétaire d'Etat. "Cette rhétorique guerrière est au service d'intérêts primaires de politique intérieure, mais ne correspond pas à la réalité."

Celle-ci est toute autre, poursuit M. Rossier. Les relations entre la Suisse et l'UE ont beaucoup évolué. "Nos voisins ne sont plus au nombre de quatre, six ou douze Etats membres de l'UE aujourd'hui, mais 28, et pour que de nouvelles négociations sur la libre circulation des personnes puissent avoir lieu, ces 28 pays doivent tous les approuver", rappelle-t-il.

Si l'introduction de quotas n'est plus compatible avec l'accord sur la libre circulation - comme c'est le cas pour la Suisse et les conséquences de l'initiative contre l'immigration de masse -, cela ne veut pas dire qu'il ne doit pas y avoir de négociations, commente le secrétaire d'Etat. D'après lui, il serait cependant plus simple de discuter autour de l'application de l'accord qui existe déjà.

Lettre jamais reçue

Toutefois, pour Yves Rossier, aucun des plus de 100 traités signés entre la Suisse et l'UE n'est "absolument vital" en cas de dénonciation des accords bilatéraux. "Par contre, si la coopération prend fin dans tous les domaines, il y aura de graves conséquences, quoique incalculables" aujourd'hui, prédit-il.

M. Rossier n'a pas souhaité faire de commentaire au sujet du brouillon d'une lettre de la cheffe de la diplomatie européenne Catherine Ashton, paru dernièrement dans les médias. On pouvait y lire que Mme Ashton rejetait la demande de négociations de la Suisse concernant l'accord sur la libre circulation des personnes. Le secrétaire d'Etat affirme seulement qu'il n'a jamais reçu ce texte.

Accord institutionnel

Dans différents journaux romands, auxquels il a également accordé une interview, Yves Rossier précise que le fait de négocier simultanément avec Bruxelles sur l'application de l'initiative UDC contre l'immigration et sur un cadre institutionnel permet de gagner du temps.

Si une solution satisfaisante est trouvée pour la libre circulation des personnes, l'ensemble des autres accords bilatéraux pourra être finalisé, "pas seulement l'accord-cadre institutionnel, mais aussi celui sur l'électricité, le programme Media, Erasmus+ et Horizon 2020", estime le Secrétaire d'Etat.

L'accord-cadre est la condition qui permettra de conclure de nouveaux accords sur l'accès au marché européen. Par contre, le débat sur la libre circulation met en cause les accords existants. "Si on ne trouve pas une solution satisfaisante dans ce domaine, leur maintien est compromis".

Votre publicité ici avec IMPACT_medias