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Faire appel à ses ressources intérieures pour ne pas sortir de ses gonds

Le confinement peut exacerber la violence domestique, physique ou psychologique. Certains outils peuvent éviter une escalade, informe la thérapeute indépendante Valérie Bourdeau.

27 avr. 2020, 20:00
L’outil essentiel dont nous disposons tous est la respiration. Le faire en conscience peut nous aider à traverser nos émotions.

«Le confinement augmente forcément le risque de violence domestique», affirme Valérie Bourdeau. Thérapeute indépendante et infirmière en psychiatrie, elle explique pourquoi. «Le contexte du coronavirus est source de stress. On ne peut pas agir, ou pas comme on voudrait. Les nouvelles entendues concernant tant le confinement que le déconfinement peuvent être inquiétantes, les termes utilisés, comme «ennemi» et «combat», anxiogènes. Les gens ont moins d’échappatoires que d’habitude pour se changer les idées. Et tout le monde a besoin d’un certain espace pour atteindre la tranquillité. La diminution du territoire, d’autant plus si on vit à plusieurs dans un petit espace sans jardin peut être vécue comme une agression, même de la part de ses propres enfants.»

De l’utilité des émotions

Or la violence est un débordement du système émotionnel, un comportement dommageable pour soi ou les autres dû à la sécrétion de l’hormone du stress, le cortisol, dans le corps. Les émotions en soi sont utiles, permettent de connaître ses besoins, et de donner une bonne réponse à la situation. Mais lorsqu’elles débordent, elles peuvent amener à la violence.

Les émotions en soi sont utiles, permettent de connaître ses besoins.
Valérie Bourdeau, thérapeute et infirmière en psychiatrie

Gérer sa violence

«L’idée est donc d’apprendre à réguler ses émotions pour avoir une vie plus apaisée. Reconnaître, nommer ses émotions aide tout de suite à les vivre mieux. On les catégorise à tort émotions positives ou négatives. C’est faux. Avoir une vie harmonieuse, c’est avoir des émotions, et pouvoir les accueillir sans les juger. Par ailleurs, nous sommes des êtres chimiques, et on sait aussi que secréter de l’ocytocine aide à combattre le stress. Il s’agit donc d’apprendre à utiliser des outils pour réguler ses émotions. Elles sont faites pour être traversées. Si la colère ou la tristesse s’installent trop longtemps, il faut demander de l’aide.»

Détente impossible

La violence, qu’elle soit physique ou psychologique, crée de la souffrance. L’une se voit, l’autre est plus difficile à détecter. «On parle de climat. Il n’y a plus de détente possible. Lorsqu’un partenaire menace, empêche de voir des amis, insulte, dénigre l’autre, la victime a peur de toujours faire faux, et prend aussi l’habitude de ces critiques incessantes. Souvent, la victime met du temps à se rendre compte que c’est grave, et la honte peut empêcher de parler.»

Infos pratiques

Malgré le confinement, les professionnels et les thérapeutes continuent à travailler et à répondre au téléphone. Réponses anonymes par mail sur www.violencequefaire.ch

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