Qu’on ne s’étonne pas si ce «Voyage d’hiver» «à donner le frisson» ait fait tant couler d’encre. Il est en effet non seulement l’un des cycles de lieder les plus intenses et bouleversants de Schubert, mais encore de toute la littérature du lied allemand. Dans cette œuvre à la fois achevée et futuriste, Schubert, dit un critique, «a voulu mettre le plus explicitement et impérieusement neuf de son regard; son attention, au détail d’un mordant près; sa passion, en tout sens du terme». A 30 ans, au bout de sa vie, en proie à des fièvres dévastatrices qui l’emporteront quelques mois plus tard, en rupture de tout, abandonné par sa fiancée, Schubert est devenu l’étrange et l’étranger. Seule lui reste l’urgence d’écrire sa douleur, et sa plume s’épanche tel un fleuve, dont la source nourricière n’est autre que les poèmes de Wilhelm Müller. Dans une Vienne musicale en deuil de...
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