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L'obésité est un signe de bonne santé chez l'ours polaire

Pour l'ours polaire, l'obésité n'est pas un problème, d'après les chercheurs, car des mutations génétiques leur permettent de transformer la graisse en eau.

09 mai 2014, 12:41
epa04185321 Polar bear girl Lale (R) follows her mother Valeska through their enclosure at the zoo in Bremerhaven, Germany, 29 April 2014. Lale was born at the zoo on 16 December 2013.  EPA/CARMEN JASPERSEN

Des scientifiques ont découvert, en comparant les génomes des ours bruns et polaires, que ces derniers avaient des mutations génétiques qui expliqueraient pourquoi ils peuvent consommer de grandes quantités de graisse, leur principale nourriture, sans contracter de maladies cardiovasculaires comme les humains.

Les ours polaires vivent la plupart de leur existence sur la banquise, où ils subsistent grâce à une nourriture très riche en graisse, provenant essentiellement de mammifères marins.

"Pour les ours polaires, être obèse ne pose aucun problème", ironise Eline Lorenzen, chercheuse à l'Université de Californie à Berkeley (ouest), l'un des auteurs de ces travaux publiés dans la revue américaine "Cell". "Et nous voulions savoir comment cela était possible", ajoute-t-elle.

Mutations génétiques

L'analyse génomique comparative des deux espèces a ainsi permis de trouver plusieurs mutations dans des gènes qui paraissent jouer un rôle important dans l'adaptation de cet animal aux conditions de vie extrêmes de l'Arctique, explique la chercheuse.

Certaines de ces mutations touchent chez l'ours polaire le gène APOB qui, chez les mammifères, code la principale protéine du LDL (low density lipoprotein), le mauvais cholestérol.

Ces mutations révèlent l'importance critique de la graisse dans l'alimentation de l'ours polaire, dont l'organisme doit s'adapter à des taux élevés de glucose dans le sang et de triglycérides - dont le cholestérol-, qui seraient dangereux chez les humains. La graisse compte jusqu'à la moitié du poids d'un ours blanc.

La graisse de transforme en eau

Ces mutations du gène APOB, "qui jouent apparemment un rôle clé dans l'adaptation arctique de cet animal" permettent également, en métabolisant la graisse, d'obtenir de l'eau douce. Ces ours n'ont quasiment pas accès à l'eau buvable sur la banquise et, sans ce mécanisme de transformation de la graisse, leur organisme ne pourrait pas satisfaire ses besoins en eau, précise Eline Lorenzen.

"Si nous pouvons en apprendre davantage sur ces mutations génétiques permettant de métaboliser les graisses, cela pourrait nous donner les outils pour adapter la physiologie humaine" à un régime très riche en graisse, juge Rasmus Nielsen, professeur de génomique de l'évolution à l'Université de Californie à Berkeley, un des co-auteurs de l'étude.

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