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Au 22e kilomètre, les polices font demi-tour

Un demi-million a été investi en 1993 pour une jonction qui ne sert qu'aux policiers vaudois et genevois qui se partagent la surveillance de l'autoroute.

29 janv. 2014, 00:01
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1999, vendredi 29 janvier, vers 10h50: un automobiliste genevois meurt carbonisé dans sa voiture après avoir été percuté par un camion alors qu'il était stoppé sur la bande d'arrêt d'urgence. Projetée à une vingtaine de mètres, la voiture avait immédiatement pris feu. Derrière ce drame de la circulation s'ouvrait un autre problème: l'accident ayant eu lieu sur un tronçon situé sur la commune de Céligny (enclave genevoise), il avait fallu aux secouristes se plier à la procédure du canton de Genève en matière d'accident mortel. Ainsi, les secouristes vaudois, intervenus en premier, avaient dû attendre l'arrivée d'un médecin légiste genevois, accompagné d'un officier de police, pour constater la mort de l'automobiliste. On avait alors pu procéder à la levée du corps par les pompes funèbres. Dans le canton de Vaud, c'est un "simple" médecin qui assume cette tâche, parfois un légiste.

 

De 1964 à 1993

 

De fait, l'autoroute étant intercantonale, chaque police à son terrain d'intervention. Et si la frontière "officielle" des deux cantons se trouve au kilomètre 21 (comptez depuis Genève) entre Mies et Versoix, la limite d'intervention des deux polices se situe, elle, au kilomètre 22,5, sur le territoire du village de Commugny. C'est là qu'un accès autoroutier destiné uniquement à la police (ainsi qu'aux chasse-neige) permet à cette dernière de faire demi-tour (lui évitant d'aller jusqu'à Genève). Idem pour la police genevoise: au kilomètre 22,5, elle peut faire demi-tour pour retourner sur ses terres. Mais la police genevoise dispose également d'un accès pour faire marche arrière à Versoix, au kilomètre 19.

Pourtant, cette répartition du territoire n'a pas toujours été ainsi. C'est à l'été 1993 que les choses ont changé. A l'approche de l'ouverture de l'autoroute de contournement de la Cité de Calvin, la police genevoise, voyant ses budgets augmenter en fonction du nouveau tronçon de 27 kilomètres à surveiller, a repris la mainmise sur la partie allant de Commugny à l'Aéroport, jusque-là (depuis 1964) gérée par la police vaudoise. C'est également de cette époque que date la construction de l'accès autoroutier du kilomètre 22,5. Qui aura coûté un peu plus d'un million de francs, en grande partie à charge de la Confédération. Enfin, si chaque corps de police connaît et respecte son terrain d'intervention, il est un cas où les frontières tombent: lors de délits graves et autres courses-poursuites.

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