Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Pas de piscine sans autoroute

Des espaces nés des milliers de m3 de terre provenant de l'A1.

24 déc. 2014, 00:01
data_art_8711557.jpg

fmorand@lacote.ch

Depuis le début de l'année, un article lié à l'autoroute est sorti (à deux exceptions près) tous les mercredis pour marquer les 50 ans du premier tronçon autoroutier de Suisse. La série prend fin la semaine prochaine avec pour thème le visage de l'autoroute du futur. Mais avant d'imaginer à quoi ressembleront les revêtements et bouchons dans les années à venir, évoquons, de manière non exhaustive, les remblais nés de l'A1. Quais, ports, piscine, camping, plage et même terrain de football ont pour fond la matière qui a dû être retirée pour créer cette artère rapide.

La plage du Vengeron (entre les communes genevoises de Bellevue et Pregny-Chambésy) est un remblai sur le lac réalisé en 1964 avec les déblais du chantier de l'autoroute. A divers endroits, la matière a également été déversée dans les champs adjacents, pour les aplanir ou les rendre moins marécageux. C'est le cas à Saint-Prex, entre la route de Villars-sous-Yens et l'arsenal, par exemple. Mais la terre de bonne qualité promise ne s'est pas toujours avérée l'être, puisque certains agriculteurs se rappellent avoir passé de nombreux dimanches à ramasser les cailloux de leurs surfaces cultivables. Dans cette même localité, la matière ôtée a permis de surélever le terrain de football du Vieux-Moulin qui avant se trouvait au niveau du parking actuel, se souvient le municipal Roger Burri. D'après le conseiller national saint-preyard André Bugnon, le fond de la digue du port provient également de l'A1. La partie non-boisée du Coulet, "là où il y a la place de jeu", a certainement été remblayée sur le lac au même moment. L'agriculteur Pierre-Alain Tardy rappelle aussi que des mètres cubes de terre - provenant de la partie creusée entre le domaine de Marcy et celui de Îles, toujours à Saint-Prex - a été déversée sur la commune voisine de Lussy pour couvrir l'espace cultivable où s'écoulait le petit ruisseau nommé Vuaz.

 

La Coquette s'est étendue

 

Mais sur La Côte, les remblais les plus impressionnants sont certainement ceux effectués à Morges. "Notre localité, qui a la chance d'avoir en ville un superbe parc d'agrément bordé d'une place sportive importante, a la possibilité, par le remblayage prévu, d'agrandir cette dernière d'une superficie d'environ 61 000m 2 ", stipule un préavis morgien de novembre 1961.

La Municipalité de l'époque y liste tous les projets possibles si le Conseil accepte d'accorder un montant de 250 000 francs pour exécuter les travaux. C'est ainsi que, dès avril 1962, naquirent l'espace où ont été construits ensuite la piscine actuelle (ouverte le 1 er août 1964), le port pour la petite batellerie, une zone aménagée en promenade, un espace pour les boulistes (chassés par l'autoroute), de nouveaux courts de tennis et les places de parcs "tant désirées et qui pourront devenir suffisantes". Le camping, qui existait déjà, a vu sa surface nettement s'agrandir grâce à l'avancement sur le lac. Pour amener ces centaines de mètres cubes de terre, André Bugnon se souvient d'un pont construit par-dessus la route cantonale, à la hauteur de Riond-Bosson, afin d'éviter d'engorger la circulation avec les véhicules de transport. La promenade du Général Guisan actuelle marque plus ou moins jusqu'où venait l'eau.

A relever que l'élargissement des quais a été effectué en deux étapes; d'abord la zone entre le vieux port et le débarcadère, puis, en 1965, entre le quai Lochmann et le temple. Mais il n'est pas mentionné, dans les documents consultés, que la terre provienne de l'A1. Les travaux pour créer l'esplanade du Bief, entre Morges et Préverenges, ont débuté en avril 1972 pour se terminer en juin 1974.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias