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Sauver sur tous les fronts

Les sapeurs-pompiers sont un maillon essentiel du dispositif, faisant face au feu, aux pollutions et aux accidents.

17 déc. 2014, 00:01
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jlaurent@lacote.ch

On les surnomme les soldats du feu et pourtant les sapeurs-pompiers font bien plus que d'éteindre des incendies. Ils interviennent également en cas de pollution, d'inondation et, en plus, depuis la multiplication des voitures et la réalisation des voies rapides, une nouvelle mission est à ajouter à leur actif: le secours routier. Au départ, les dépanneurs se chargeaient de cette tâche. Puis l'Office fédéral des routes a voulu la confier à la gendarmerie qui a décliné. Les sapeurs-pompiers l'ont assumée dès la fin des années 70. L'article de loi date, lui, de 1985.

"Au tout début, notre matériel servant à la désincarcération se trouvait dans une simple remorque. Ce n'est qu'en 1982 que nous avons acquis un véhicule ad hoc" , relève Pierre-Yves Corthésy, commandant du SDIS (Service de défense incendie et de secours) Nyon-Dôle, chef du site de Nyon. "On avait une grosse Jeep à laquelle on attelait une remorque: on y mettait les outils de désincarcération dans des caisses en bois. Nous avons reçu notre premier véhicule, dont nous avions décidé de l'agencement, en 1981" , explique pour sa part Eric Henry, commandant du SIS (Service d'intervention et de secours) Morget.

 

Interventions à risque

 

Sur l'autoroute, la mission de secours routier est rendue d'autant plus ardue que l'accès au lieu d'un accident n'est pas toujours aisé, en raison du fort trafic, et d'autre part, une fois sur place, les sapeurs-pompiers doivent veiller à leur sécurité avant de prodiguer des secours. Autre contrainte, sans moyen de se ravitailler en eau, ils se déplacent obligatoirement avec un tonne-pompe. "On part toujours avec deux véhicules, C'est aussi une façon de nous protéger, un des véhicules sert de bouclier contre le trafic" , relève le major Eric Henry.

Le commandant relève que, sur la zone d'intervention de Morges (approximativement de Lausanne à Rolle), les interventions de désincarcération sont en baisse - ce qui ne signifie pas pour autant qu'il y a moins d'accidents - en raison de l'évolution des techniques de construction des véhicules, de plus en plus sécurisés. Le major dénombre - sur l'autoroute - un seul cas en 2014, alors que la moyenne se situait entre deux et trois ces dernières années et entre quatre et cinq il y a dix ans.

La sophistication des véhicules oblige, par contre, les sapeurs-pompiers, à se doter des derniers outils technologiques pour agir. Les cisailles hydrauliques et les écarteurs ne suffisent plus. Il n'y a désormais plus d'intervention sans ordinateur qui, sur la base de la plaque numérologique, permet d'identifier le type de véhicule, l'emplacement des airbags, des batteries - deux dangers potentiels à désamorcer avant de débuter la désincarcération - et l'endroit exact où les sapeurs-pompiers peuvent découper la voiture.

Aujourd'hui, si les sapeurs-pompiers interviennent, ils savent qu'il s'agira d'un cas assez grave. "En partant sur une désincarcération, on sait qu'il y a une question de vie ou de mort, notre état d'esprit est différent que lors d'une mission feu" , explique le commandant.

 

Voitures vertes: danger

 

"Le sapeur-pompier, en désincarcération, est au service des ambulanciers, le dialogue, la collaboration et la synchronisation entre partenaires sont hyperimportants. C'est un travail d'équipe encore plus pointu que sur un feu." , précise Eric Henry.

Lequel estime que la problématique des véhicules hybrides est l'un des défis qui attend les sapeurs-pompiers en matière de secours routier. "Ce type de véhicule représente pour le sauveteur à la fois un risque "d'électrocution et d'écrasement" pour les véhicules électriques et de feu "torchères" sur les véhicules à gaz. L'an prochain, les sapeurs-pompiers bénéficieront d'une formation spécifique au niveau cantonal" , explique le commandant morgien.

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