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Un schisme chez les radicaux donne naissance à l'Entente

L'affaire de l'autoroute, semeuse de zizanie, a suscité l'éclosion d'une nouvelle formation au centre.

26 mars 2014, 00:01
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"Quand j'ai pris la première fois l'autoroute en 1964, je ne pensais pas qu'elle ferait couler autant de salive ." Agé de 88 ans, élu durant 24 ans de l'Entente morgienne (EM) au Conseil communal, qu'il a présidé en 1991, Bernard Lorenz est formel: " L'Entente est née des retombées de l'autoroute, de sa planification à sa réalisation... Sa création résulte des affrontements, de plus en plus graves, qui ont secoué le parti radical entre 1960 et 1964."

Concrètement, en effet, quelques "jeunes" du parti s'insurgent contre la gestion de l'affaire par des "caciques", " qui ont fait passer leurs intérêts privés avant ceux de la ville, en s'opposant notamment au premier tracé à hauteur de Marcelin, qui dévalorisait leurs propriétés."

Un quatuor est à l'origine de l'EM, formé de membres de l'ex-comité d'initiative: Pierre-André Bovard, Jules-Louis Gachet, Pierre Treyvaud et Georges Probst annoncent qu'ils achèveront la législature en indépendants. Bernard Lorenz a rejoint l'Entente un peu plus tard, mais il a côtoyé certains de ces "dissidents". Ainsi Pierre-André Bovard (ndlr: décédé en 2008): " Intelligent et cultivé, il était promis à une carrière à un haut niveau au sein du parti radical, qu'il a compromise par son engagement. Mais il était avant tout un homme de caractère et de convictions." La nouvelle formation, en lice pour la première fois aux élections communales de 1965, entend, selon ses statuts, "promouvoir l'intérêt public, dans l'indépendance de tout parti. " Le message est plutôt bien reçu par les citoyens. Vingt-trois élus entrent au délibérant sous les couleurs de l'EM. Pierre-André Bovard et Luc-Etienne Matile, qui sera syndic de 1967 à 1973, se retrouvent, eux, à l'Hôtel de Ville.

 

"Morges mérite mieux!"

 

"L'autoroute, comme la circulation en ville et le parcage, ont figuré dès les débuts parmi nos priorités" , poursuit Bernard Lorenz. L'EM a obtenu la suppression des voitures sur les rues Centrale, Couvaloup et Fossés, la mise en oeuvre de divers sens uniques. Elle fut la première à plaider pour un parking souterrain au parc des Sports, etc. " Il tombe sous le sens qu'il faut offrir des stationnements aux entrées de ville pour limiter le trafic. On ne peut plus agir au coup par coup." Bernard Lorenz plaide, dès lors, " pour une réflexion globale. " Concernant l'autoroute, il rappelle l'interpellation du député Luc-Etienne Matile (1975), pour une limitation des nuisances sonores, qui a débouché sur la réduction de la vitesse à 100 km/h sur le tronçon urbain et la pose de murs antibruit. L'Entente participe, enfin, au groupe interpartis initié en début d'année pour appuyer le projet de grand contournement. " Cela fait plus d'un demi-siècle qu'on se bagarre pour arriver à si peu. Ce n'est pas à l'honneur des politiciens. Morges mérite mieux" , conclut-il. MR

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