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Minuit approche. Une douzaine de clients pénètre en une même vague dans la station-service, qui pour régler un plein d'essence, qui pour s'offrir une boisson ou un sandwich, ou encore s'accorder une pause bienvenue sur la route du retour des vacances. La nuit s'annonce pourtant relativement calme pour les employés de la station-service de Socar, en ce vendredi 12 septembre. Le défilé des vacanciers se tarit et la saison des festivals s'achève - au loin, on entend seulement résonner quelques notes de musique provenant du Poprock Festival.
C'est principalement en pensant aux touristes en transit que l'entreprise pétrolière a décidé d'ouvrir 24h/24 - pour la première fois cet été - la station-service de Bursins. L'offre avait déjà existé, de 2006 à 2010 mais, alors, la station-service était aux mains d'Esso, Socar l'ayant rachetée en juillet 2012.
" C'est un axe très fréquenté, et pas uniquement par les touristes qui durant cette période estivale voyagent fréquemment de nuit. Ce week-end, par exemple, la Coupe Davis et ses 20 000 spectateurs va générer certainement un important trafic" , explique Martial Bulliard, responsable de Socar pour la Suisse romande. "On a profité de la libéralisation des heures d'ouverture des shops des stations-services, acceptée en 2013, pour offrir ce service à nos clients" , précise le responsable. Dès lors, à charge de la commune, en l'occurrence Bursins, de délivrer l'autorisation de l'ouverture nocturne.
Seul shop ouvert en Suisse romande en 2014
Le shop de Bursins, en Suisse romande, est le seul à avoir inauguré cette année une ouverture nocturne - à l'exception de la Rose de la Broye, à Lully (FR), ouvert toute l'année 24/24, depuis 2001. Socar, à Grauholz, près de Berne, fait de même depuis plus de dix ans.
Martial Bulliard ne cache pas que cette nouveauté comporte également une manne financière supplémentaire et bienvenue pour l'entreprise: "Durant les mois de juillet et août, nous avons enregistré une augmentation du volume d'essence de 5%, le shop a progressé de 15%, ce qui au total, en termes de fréquentation, correspond à 10% de clients supplémentaires. C'est une opération rentable économiquement, malgré les charges salariales supplémentaires et un surcoût en électricité."
Pour ce qui est de la sécurité, les employés qui travaillent de nuit (de 22h à 6h du matin), fonctionnent en binôme. "La présence de la police à deux pas du shop joue certainement un rôle dissuasif. Nous n'avons pas pris de mesures de sécurité spéciales" , relève le responsable. Cette première expérience n'a ainsi engendré aucun problème de sécurité, hormis quelques coups de gueule de la part de touristes européens, fâchés qu'on leur rende la monnaie en francs suisses. "C'est arrivé en deux occasions que des clients soient agressifs et jettent par terre les porte-serviettes qui se trouvent sur les tables du minibar à café. Mais on a réussi à les calmer facilement" , raconte un collaborateur.
Du côté des employés, on apprécie l'expérience qui permet de diversifier leurs activités, si ce n'est qu'ils doivent s'adapter durant trois mois à l'alternance de rythmes de travail diurne et nocturne. "J'aime faire des choses différentes. Travailler de nuit me permet de ne pas m'installer dans une certaine monotonie. Les clients, la nuit, sont différents de ceux de la journée qui sont pour nous presque des habitués. Cet été, on a eu affaire à beaucoup de touristes étrangers et des jeunes fêtards, parfois drôles. De nuit, l'ambiance est plus détendue, les gens sont moins stressés" , explique un des employés.
Malgré cette incursion dans le monde de la nuit, les cinq employés interrogés ne livrent aucune anecdote croustillante ou sortant de l'ordinaire. Le calme aura dominé leur été laborieux. "Après la votation de 2013, on a profité de prendre le train en marche pour faire le test d'une ouverture 24h/24. Les mois de juillet et d'août ont été concluants. Septembre est en revanche beaucoup plus calme. Nous allons reconduire l'ouverture nocturne estivale l'an prochain, mais probablement sur une période plus limitée" , conclut Martial Bulliard.