Il étudiait l’infiniment petit et se passionne pour l’infiniment grand. Eminent scientifique sollicité de toutes parts, Jacques Dubochet est aussi l’un des plus grands partisans de la cause climatique. Mais comment a-t-il vécu ces deux mois de semi-confinement? Et comment voit-il ce qu’on nomme volontiers le «monde d’après»? Rencontre avec le biophysicien morgien au franc-parler.
Jacques Dubochet, comment avez-vous vécu ces deux mois de semi-confinement?
Avec mon épouse, Christine, nous sommes montés le 13 mars dans notre chalet de Villa, dans le Val d’Hérens. Les données épidémiologiques étaient connues, je savais que les cas de Covid-19 allaient exploser. Nous sommes partis pour un temps qui était alors incertain et nous y sommes restés pendant deux mois. C’était très agréable: une petite épicière locale, Marlène, s’était organisée pour livrer les courses avec l’aide d’un âne, on faisait des balades, on se lisait des livres à haute voix, on apprenait des poésies...