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Coronavirus: ces pays qui ont choisi le confinement généralisé

Le Conseil fédéral va-t-il prochainement décréter un confinement généralisé à toute la population suisse? Cette mesure drastique a déjà été mise en place dans plusieurs pays, de la Chine à l’Argentine, en passant par l’Italie et la France. Tour d’horizon.

20 mars 2020, 12:52
Comme ici à Naples jeudi, les rues des grandes villes italiennes sont désinfectées par des équipes.

Le confinement généralisé, ou confinement total, impose aux habitants d’un pays de ne sortir que par nécessité professionnelle ou pour des besoins vitaux. L’un de ses objectifs est de faire «plier» la courbe du nombre de nouveaux cas de coronavirus pour soulager les hôpitaux en évitant au maximum la transmission du virus.

Alors que de plus en plus de Suisses demandent au Conseil fédéral de décréter cette ultime mesure, plusieurs pays ont déjà franchi le pas. On vous propose d’en faire le tour.

Chine: la province du Hubei ciblée

Depuis le 23 janvier

C’est à Wuhan, une ville du centre de la Chine, que le nouveau coronavirus est détecté pour la première fois. Les autorités décident fin janvier de boucler la ville, et quelques jours plus tard, la province environnante du Hubei. Hubei, c’est un territoire 4,5 fois plus grand que la Suisse et qui compte six fois plus d’habitants. Les mesures sont drastiques. Les habitants sont enfermés chez eux. Les autres villes et villages chinois ne sont pas officiellement en quarantaine mais sont barricadés, ce qui limite au maximum les déplacements, rapportait Le Monde

Dans le Hubei, le confinement radical a fait ses preuves. De la mi-février à début mars, on passe de plus de 2000 infections par jour à quelques dizaines. Les hôpitaux commencent alors «enfin» à pouvoir recommencer à traiter véritablement les patients. Samedi dernier, la Chine lève les confinements de certains quartiers et villages du Hubei et allège des restrictions au déplacement. Mais le confinement devrait encore durer jusqu’à fin mars.

 

Italie: vers un durcissement du confinement

Depuis le 9 mars

Deux jours après le confinement de la Lombardie et de la Vénétie, le gouvernement italien l’étend au reste du pays jusqu’au 3 avril [une date qui va être prolongée]. Pour sortir, il faut se munir d’une «autocertification». Parmi les activités tolérées pour des raisons de santé figurent la course et la marche individuelle à proximité du domicile. Mais trop de personnes sont encore repérées dehors, dans les parcs, jardins publics et autres sentiers. En une semaine, 43’000 procédures d’infraction ont été comptabilisées.

Alors que le nombre de morts en Italie a dépassé celui de la Chine, Giuseppe Conte, le président du Conseil, a annoncé un durcissement des mesures de confinement dans un prochain décret. De nouvelles limitations devraient toucher les activités de plein air, interdites déjà dans certaines régions comme l’Emilie Romagne, explique le Corriere della Sera ce vendredi. L’armée devrait veiller dans les rues et faire respecter les règles dans les magasins alimentaires. Les Italiens ne devraient plus pouvoir se déplacer entre leur domicile principal et leur éventuelle résidence secondaire.

«Vous n’avez pas de mesures assez sévères, il y a encore trop de gens dans la rue qui se promènent sans masque de protection», a alerté depuis Milan Sun Shuopeng, vice-présidente de la Croix-Rouge chinoise, jeudi, rapporte le Corriere di Milano. Pour elle, toutes les activités économiques doivent s’arrêter.

 

Espagne: les militaires dans les rues

Depuis le 14 mars

L’Espagne, deuxième pays d’Europe le plus touché, a décrété l’état d’alerte et interdit aux habitants de sortir de chez eux pour 15 jours au minimum, sauf pour des raisons impératives. La course à pied ou la courte promenade dans son quartier est interdite, sauf pour sortir son chien. Certaines personnes sont d’ailleurs même prêtes à payer pour sortir les animaux de compagnie des voisins, écrit Le Monde.

Contrairement à l’Italie, il n’y a pas besoin de document pour sortir. Mais les sanctions sont plus lourdes. Les Espagnols qui enfreignent la loi risquent jusqu’à plus de 600 francs d’amende et un an de prison. Pour la seule journée de mardi, 485 sanctions ont été délivrées en Catalogne et 342 à Madrid. Il faut dire que la police et l’armée sont dans la rue, et les drones des forces de sécurité survolent les parcs. «Restez chez vous!», hurlent les patrouilles.

 

Autriche: plus de 2000 francs d’amende

Depuis le 16 mars

Hormis l’Italie, l’Autriche avait été le premier pays européen à interdire les rassemblements de plus de cinq personnes et à limiter drastiquement les déplacements. Depuis lundi, le gouvernement a instauré une quarantaine quasi-totale. Les habitants ne peuvent plus sortir de chez eux que par nécessité professionnelle, pour se ravitailler, pour porter assistance à autrui ou pour faire un exercice physique. Comme en Espagne, il n’est pas nécessaire de présenter une attestation qui justifie sa présence à l’extérieur. 

Quiconque viole le couvre-feu s’expose à une amende de plus de 2000 francs suisse. Mais la présence policière n’a pas encore fortement augmenté, car le gouvernement compte sur la responsabilité des Autrichiens. Ce vendredi, le chancelier Sebastien Kurz a annoncé que les mesures de confinement ont été prolongées jusqu’au 13 avril. «Je suis pleinement conscient que cela signifie beaucoup de privations, beaucoup de sacrifices», a-t-il déclaré.

 

France: trop de gens en promenade

Depuis le 17 mars

Depuis mardi, les Français n’ont le droit de sortir de chez eux que dans un nombre limité de cas. Comme en Italie, toute personne qui sort de chez elle doit présenter un document qui précise le motif de la sortie. Il est notamment possible de sortir pour aider des proches vulnérables et faire une «activité physique individuelle» à l’extérieur. A condition de ne pas partir à plus de 2 km de son domicile, ou, si l’on habite en ville, de se bouger autour de «son pâté de maison», explique le Ministère des sports jeudi sur Twitter.

Mais les règles du «jeu» ne sont pas totalement respectées. «Quand je vois que des gens continuent à aller au parc, à se mettre ensemble, à aller à la plage ou à se ruer dans les marchés ouverts, c’est qu’ils n’ont pas compris les messages» a déclaré le président Emmanuel Macron jeudi. Ce même jour, l’accès à toutes les plages de la Méditerranée a été interdit. Pour l’heure, 100’000 policiers sont mobilisés pour faire respecter les règles et les amendes peuvent grimper jusqu’à près de 140 francs, rapporte France Inter.

D’une durée minimale de 15 jours, le confinement devrait probablement être prolongé. «Nous sommes partis pour un confinement d’au moins encore un mois, voire un mois et demi», déclare Rémi Salomon, président de la Commission médicale d’établissement des Hôpitaux de Paris, au Parisien vendredi. Un couvre-feu pour interdire les sorties à certaines heures pourrait prochainement être ajouté.

 

Venezuela: un confinement sans eau courante?

Depuis le 17 mars

Mardi, le président Nicolas Maduro a décrété la mise «en quarantaine sociale» de tout le Venezuela alors que «seules» 33 personnes étaient contaminées. Le pays a rapidement été plongé dans une situation difficile, la plupart des hôpitaux du pays n’obéissant pas aux critères listés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Par exemple, quatre hôpitaux sur cinq n’ont pas d’eau courante plus de deux fois par semaine.

En plus de la police, l’armée est dans la rue pour faire respecter la quarantaine. Mais les habitants risquent d’avoir la vie dure. «Pour beaucoup de Vénézuéliens, rester confinés chez eux, la plupart du temps sans eau courante et sans électricité, relève de l’impossible», prévient le correspondant de RFI à Caracas, Benjamin Delille.

 

Belgique: la marche avec un ami encore possible

Depuis le 18 mars

Après l’Italie, l’Espagne et la France, la Belgique s’est mise mercredi en confinement «strict». Les habitants sont priés de rester chez eux et de limiter les déplacements à l’essentiel. Il est néanmoins possible de marcher ou courir avec un ami qui n’habite pas dans la même maison si l’on garde ses distances, indique RTBF. Des librairies et des salons de coiffure sont encore ouverts.

Les entreprises qui ne peuvent pas organiser le télétravail sont aussi dans le viseur du gouvernement. Si elles ne respectent pas scrupuleusement la distance sociale sur le lieu de travail et dans les transports, elles risquent de lourdes amendes ou même la fermeture. Et cette situation risque de durer plus que les quinze jours indiqués. «Il est improbable que l’on arrête les mesures de confinement le 5 avril», a expliqué Marc Vanst, porte-parole interfédéral pour le Covid-19, à Sudinfo, qui estime le pic entre le 2 et le 7 avril.

 

Etats-Unis: la Californie fait le premier pas

Depuis le 19 mars

Pour l’heure, les Etats-Unis n’ont pas déclaré de confinement général. Mais des Etats américains ont déjà pris les devants. Lundi, le New Jersey a annoncé un couvre-feu entre 20 heures et 5 heures pour les déplacements non-essentiels. La Californie est allée encore plus loin jeudi soir en plaçant en confinement la totalité de l’Etat et ses 40 millions d’habitants. «Il est temps pour nous tous, en tant qu’individus et communauté, de reconnaître que nous devons faire davantage», a déclaré Gavin Newsom, gouverneur de Californie.

Hormis le ravitaillement en nourriture et médicaments, des exceptions existent. Elles concernent notamment les soins aux enfants, aux personnes âgées et aux handicapés. De courtes promenades sont aussi possibles si les Californiens restent à bonne distance d’autrui. Aucune date de fin de confinement n’a été donnée, car la situation est définie comme «mouvante».

 

Israël: «il ne s’agit plus d’une recommandation»

Depuis le 20 mars

Après l’annonce de 573 cas positifs en Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a décrété jeudi un durcissement des mesures en vigueur dans le pays pour les sept prochains jours. «Vous, citoyens israéliens, devez rester chez vous», a-t-il déclaré. «Il ne s’agit plus d’une demande, il ne s’agit pas d’une recommandation, il s’agit d’une directive obligatoire qui sera appliquée par les autorités en charge du maintien de l’ordre.»

Les Israéliens pourront néanmoins encore sortir pour s’acheter de la nourriture et des médicaments. Et certains salariés seront exemptés de ces mesures de confinement.

 

Argentine: vers une forte répression

Depuis le 20 mars

Après l’annonce de 128 cas et 3 morts du coronavirus jeudi, le président argentin Alberto Fernandez a décrété le confinement «préventif et obligatoire» des 44 millions d’habitants jusqu’au 13 mars. De longues files de voitures à l’entrée des villes du pays ont précipité la décision du gouvernement. Hormis les magasins d’alimentations et les pharmacies, les quincailleries, vétérinaires et kiosques restent ouverts.

Des contrôles policiers et des sanctions sont aussi au programme, relève vendredi le quotidien argentin La Nación. Si un Argentin brise la quarantaine, il sera accusé de crime de santé publique, arrêté et son véhicule pourra être saisi. «Nous allons être sévères parce que la démocratie l’exige», a déclaré le président.

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