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Coronavirus: la situation se tend au sud de l'Italie

La crise du coronavirus crée des tensions dans certaines régions du sud de l'Italie. En Sicile, des clients ont tenté de sortir d’un supermarché sans payer la nourriture qu’ils y avaient prise. Dans le Mezzogiorno, des millions de personnes se retrouvent dépourvues.

28 mars 2020, 21:36
Une partie de la population n'a plus les moyens de se nourrir.

Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a annoncé samedi soir que des bons alimentaires allaient être distribués aux plus démunis, particulièrement touchés par l’arrêt de l’économie italienne causé par la pandémie du coronavirus.

Le gouvernement a débloqué des fonds d’un montant de 400 millions d’euros «destinés aux communes qui devront les consacrer aux personnes qui n’ont pas d’argent pour acheter à manger», a expliqué le Premier ministre lors d’une conférence de presse. «Cela permettra d’émettre des bons alimentaires».

«Nous devons construire une chaîne de solidarité, personne ne sera laissé seul», a-t-il promis. «Notre objectif est d’assurer des liquidités aux familles, aux entreprises et aux gens qui travaillent».

Pressions sur les commerçants

En Sicile, des clients ont tenté jeudi de sortir d’un supermarché sans payer la nourriture qu’ils y avaient prise, en expliquant ne plus avoir d’argent pour en acheter. La presse italienne a également fait état de pressions exercées sur des commerçants pour laisser les clients partir avec de la nourriture sans payer.

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Dans le Mezzogiorno, le Sud défavorisé de la péninsule, le travail au noir fait vivre des millions de personnes. Une population qui se retrouve dépourvue dans cette période de blocage quasi-total du pays, puisqu’elle ne peut bénéficier des mesures prises par le gouvernement italien pour compenser les pertes de revenus.

«Bombe sociale»

Après quasiment trois semaines de confinement, une partie de la population n’a donc plus les moyens de se nourrir. Le Corriere della Sera, qui évoque «une bombe sociale» potentielle, assure que la police surveille réseaux sociaux et groupes de discussion où pourraient s’organiser des opérations de pillage des commerces.

«J’ai peur que les préoccupations qui travaillent de nombreuses couches de la population, sur leur santé, les revenus, l’avenir, ne se transforment en colère et en haine si la crise se prolonge», a déclaré à La Repubblica le ministre de la Cohésion sociale, Giuseppe Provenzano, en charge du Sud du pays.

«Les gens qui s’en prennent aux supermarchés sont des ignorants. J’ai entendu à la télévision hier que 1800 personnes se sont inscrites pour la distribution de nourriture. Piller les supermarchés ne résoudra rien», s’indigne Carmelo Badalamenti, un Palermitain qui vient faire ses courses samedi.

Mais sur les réseaux sociaux, de nombreux Siciliens s’en prennent aux responsables politiques, et notamment à Giuseppe Conte, exprimant leur colère face à un dénuement croissant.

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