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Coronavirus: les églises sont en pleine adaptation

A cause de la pandémie du coronavirus, le quotidien des femmes et hommes d'église est bouleversé. Celui des croyants aussi. En attendant une restriction des mesures, des chaînes de télévision et des églises proposent des messes et des cultes en direct.

01 avr. 2020, 10:43
Des messes sont diffusées sur les réseaux sociaux, comme ici dans la commune d'Engelberg (Obwald).

Le coronavirus chamboule la vie de chacun en Suisse. Femmes et hommes d’église n’y échappent pas. Leur quotidien a été remodelé et le sera encore durant plusieurs semaines. Ils veulent cependant croire en un avenir meilleur.

«Aujourd’hui, le message, c’est faites attention à la vie, aux gens autour de vous», rappelle Christian Miaz, le président de l’EREN, l’église réformée évangélique du canton de Neuchâtel. «Ce genre d’épreuve doit également nous faire grandir.»

Ce genre d’épreuve doit également nous faire grandir.
Christian Miaz, le président de l’église réformée évangélique du canton de Neuchâtel

Ces journées sans agenda tendent à pousser à la réflexion. «On réfléchit au sens de sa vie», analyse l’évêque du diocèse de Sion, Jean-Marie Lovey. «Le coronavirus nous questionne sur la foi, l’économie ou encore le risque de paupérisation. Corollaire: je pense que certaines personnes réfléchissent à revenir à la messe, à retrouver un corps ecclésial local, sans que l’église ne fasse de prosélytisme au vu des circonstances.»

Monseigneur Lovey va plus loin: «Quand tout est facile, on a tendance à jouir de l’existence. Mais quand le superficiel disparaît, on se sent alors dénudé et on se rapproche à nouveau de la foi.»

Culte via Facebook

Actualité oblige, l’offre en cultes et messes s’est réduite comme peau de chagrin . Les églises ont donc dû prioriser d’autres vecteurs (internet, réseaux sociaux) pour permettre aux croyants de s’y retrouver. La paroisse de Meyrin (GE) diffuse son culte dominical en streaming.

 

 

La chaîne de télévision valaisanne Canal 9 propose elle la messe du dimanche en direct. Des offres qui viennent s’ajouter à celles de la RTS, France 2 ou KTO. «Pour les personnes âgées, qui ne sont pas toutes connectées, ces retransmissions radio-tv sont primordiales», souligne Christian Miaz.

Les églises ont également choisi de revenir à une autre forme de proximité. «Nous téléphonons davantage à nos paroissiens», poursuit Jean-Marie Lovey. «Nous voulons que les citoyens demeurent le plus unis possible en ces temps difficiles.»

La solitude des familles

Depuis la mi-mars, les enterrements ont lieu dans la stricte intimité. «Cette situation est extrêmement douloureuse pour les familles et bouleversante pour les hommes d’église», confesse Monseigneur Lovey.

Cette situation est extrêmement douloureuse pour les familles et bouleversante pour les hommes d’église.
Jean-Marie Lovey, évêque du diocèse de Sion

«De tout temps, l’Humain a toujours entouré le défunt et sa famille. Actuellement, c’est impossible On ressent là une frustration profonde de ne pas pouvoir bénéficier de la présence – même silencieuse – d’amis lors de cérémonies. Depuis mon arrivée à l’évêché, je plaide pour que l’on renonce au maximum à des enterrements dans l’intimité.»

Si l’église catholique célébrera des messes à la mémoire des disparus comme c’est l’habitude, l’EREN veut aller un peu dans le même sens. «Nous proposons aux familles de défunts une cérémonie après le confinement afin de permettre une célébration plus large. Plusieurs ont déjà dit oui», résume Christian Miaz. «Nous réfléchissons également à organiser une grande célébration réunissant toute la société pour marquer la fin de cette pandémie.»

Un autre monde

Demeure une interrogation. Que restera-t-il de cette période troublée dans quelques mois? «Il y aura un avant et un après Covid-19», estime Christian Miaz. «La mobilisation à outrance a montré ses limites. La vie reste un don et non un droit.»

«Cette pandémie va modifier nos comportements», corrobore Jean-Marie Lovey. «Certaines prises de conscience vont être fortes et universelles. On ne peut pas continuer de vivre sur ce rythme effréné. Nous devons modifier notre comportement face à la Terre.»

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