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Coronavirus: les médias devraient obtenir une aide pour affronter la pandémie

En Suisse, les sénateurs volent au secours des médias qui devraient obtenir une aide pour faire face au Covid-19. En effet, leurs revenus publicitaires ont chuté de 60 à 95% dans un délai très court.

04 mai 2020, 20:33
Les médias sont en danger et doivent être soutenus (archives).

Les médias doivent être soutenus face à la crise du coronavirus. Le Conseil des Etats a approuvé lundi à une large majorité deux motions qui demandent une aide totale de 65 millions. Le Conseil fédéral s'y est opposé, car il a proposé un paquet pour le long terme.

Les médias jouent un rôle irremplaçable en temps de crise et leur apport est indispensable. Mais la pandémie a aggravé leur situation économique déjà difficile. Les revenus publicitaires ont chuté de 60 à 95% dans un délai très court. Une perte que les médias ne peuvent pas compenser, a expliqué Stefan Engler (PDC/GR) au nom de la commission.

Pourtant, la demande d'offres journalistiques a fortement augmenté. Mais les médias manquent de ressources pour couvrir l'actualité. Sans aide immédiate, un dommage irréparable est inévitable, a argué M. Engler.

Le premier texte a été adoptée contre l'avis de l'UDC, par 32 voix contre 10. L'aide transitoire doit être proposée jusqu'à ce que le Parlement se prononce sur le paquet de mesures annoncé par le Conseil fédéral.

65 millions

L'agence Keystone-SDA-ATS doit recevoir des moyens financiers supplémentaires, afin de pouvoir proposer gratuitement son service de base en trois langues à ses abonnés. En outre, La Poste doit distribuer gratuitement les journaux locaux et régionaux afin d'assurer leur survie. Le Conseil fédéral doit créer la base légale nécessaire et mettre 25 millions de francs à disposition.

Pour les autres journaux quotidiens, La Poste doit prévoir un tarif avantageux. Les journaux ne devraient bénéficier de cette aide que s'ils renoncent à verser des dividendes à leurs actionnaires pour l'exercice 2020. La mesure pourrait coûter 10 millions.

L'argent est disponible, mais il n'est pas investi au bon endroit
Simonetta Sommaruga,  présidente de la Confédération

Via la deuxième motion, la commission veut verser une aide immédiate de 30 millions de francs supplémentaires pour les radios et télévisions locales. Celles-ci ont perdu environ 80% des entrées publicitaires pour la période de mars à mai, selon M. Engler. La somme provient de la réserve de fluctuation de la redevance de radio-télévision. Le texte a été adopté par 40 voix contre 3.

Pour Hansjörg Knecht (UDC/AG), ces aides sont discutables. Les grandes maisons d'édition ont des réserves. La plus grande a versé des dividendes de 37 millions de francs alors que la crise du coronavirus avait déjà touché la Suisse.

"L'argent est disponible, mais il n'est pas investi au bon endroit". "Il est choquant de vouloir faire payer les Suisses." La présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga, a rappelé que ces maisons gagnent de l'argent dans d'autres domaines que les médias.

Aide à long terme

Le Conseil fédéral reconnaît l'importance des médias. "Il s'agit d'une infrastructure critique de notre démocratie", selon la ministre de la communication.

Mais, rappelle-t-elle, le Conseil fédéral a proposé au Parlement un paquet d'aide qui aura effet général sur le long terme. Ces mesures constituent une réponse à la crise structurelle des médias et sont plus ciblées et durables que des mesures immédiates.

De plus, les médias peuvent aussi recourir aux prêts sans intérêt ou à taux préférentiels garantis par la Confédération. Cela leur permet d'assurer les liquidités à court terme. L'Office fédéral de la communication a accepté des avances sur la quote-part de la redevance radio/TV.

Trop tard

De nombreuses maisons d'édition ont demandé ces crédits, a avancé M. Engler. Mais cette aide n'est pas suffisante. De plus, si elles ont recours au chômage partiel, elles n'ont plus les ressources nécessaires pour réaliser les contenus.

Par ailleurs, la nouvelle base légale n'arrivera pas à temps pour sauver certains acteurs, a argumenté Marianne Maret (PDC/VS). "Certaines régions deviendraient des régions de désert médiatique."

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