Dominique Sprumont, professeur à l’Institut de droit de la santé à l’Université de Neuchâtel et président de la Commission d’éthique de la recherche du canton de Vaud, appelle à la plus grande prudence. Entretien.
Comment la pandémie a-t-elle modifié la manière de mener certaines études scientifiques?
Elle a conduit à un mouvement rare dans la recherche. En très peu de temps, les échanges d’informations et la coordination des efforts se sont accrus par-delà les frontières, ce qui est très positif. Mais l’esprit de compétition – sain en soi pour la recherche – a aussi ses travers: il peut conduire à brûler les étapes, quitte à faire des annonces douteuses, notamment via les «preprints» (réd: prépublications).
C’est-à-dire?
Les «preprints» consistent à mettre à disposition des résultats de recherche avant que ceux-ci soient publiés par une revue. Au début de l’épidémie du sida, la publication d’importants résultats de recherche pour la vie...