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Coronavirus: les violences envers les femmes explosent depuis la pandémie

La crise du coronavirus ainsi que les restrictions et tensions qu’elle engendre font exploser le nombre de violences commises envers les femmes dans le monde.

23 nov. 2020, 13:07
Des mouvements de protestation contre ces violences ont eu lieu dans plusieurs pays cette année (illustration).

Du Nigeria au Brésil, de la France à l’Inde, aucun pays n’échappe à la pandémie de coronavirus. Aucun n’échappe non plus à l’explosion collatérale des agressions subies par les femmes, donnant cette année une résonance particulière à la Journée internationale pour l’élimination des violences, mercredi.

Flambée des viols au Nigeria ou en Afrique du Sud, hausse des disparitions de femmes au Pérou, augmentation des féminicides au Brésil ou au Mexique, associations débordées en Europe: la crise sanitaire mondiale a mis partout en lumière le fléau des violences sexistes et sexuelles.

La maison est le lieu le plus dangereux pour les femmes.
Associations marocaines d’aide aux victimes de violences domestiques

Selon des données de l’ONU Femmes publiées fin septembre, le confinement a fait augmenter les plaintes ou appels aux autorités pour des violences domestiques de 30% à Chypre, 33% à Singapour, 30% en France ou 25% en Argentine.

Dans tous les pays, contraints à prendre des mesures de restriction de déplacements pour enrayer la propagation du virus, des femmes et des enfants se sont retrouvés à huis clos.

«La maison est le lieu le plus dangereux pour les femmes», rappelaient en avril une trentaine d’associations marocaines, demandant aux autorités «une réponse d’urgence».

«Mesures insuffisantes»

Partout, le fonctionnement au ralenti de certaines institutions, les fermetures d’entreprises, des lieux d’activités culturelles et sportives et des écoles ne permettent plus d’échappatoires aux victimes, déjà affaiblies par l’insécurité économique et sociale engendrée par le virus.

«On assiste à une dangereuse détérioration de la situation socio-économique des familles à la suite du confinement, avec davantage de situations de pauvreté, ce qui peut entraîner des réactions violentes», souligne Hanaa Edwar, du Réseau des femmes irakiennes qui demande depuis 10 ans une loi contre les violences domestiques dans ce pays.

Au Brésil, 648 féminicides ont été recensés au premier semestre 2020, en hausse de 1,9% par rapport à la même période de 2019, selon le Forum brésilien de la sécurité publique (FBSP).

Se disant conscient du problème, le gouvernement a lancé une campagne pour encourager les plaintes, mais pour le FBSP les mesures pour accompagner les victimes demeurent «insuffisantes».

Code: «Masque-19»

Au niveau mondial, seul un pays sur huit a mis en place des mesures pour atténuer les effets de la pandémie sur les femmes et les filles, selon l’ONU Femmes.

En Espagne, les victimes ont pu se signaler discrètement en donnant le code «masque-19» dans les pharmacies, parmi les seules enseignes à rester ouvertes dans de nombreux pays.

Les femmes qui venaient nous trouver étaient dans des situations qui devenaient insupportables, dangereuses.
Sophie Cartron, directrice adjointe d’une association oeuvrant pour les victimes de violences conjugales

En France, des points de contact tenus par des associations ont également été installés dans des supermarchés.

«Les femmes qui venaient nous trouver étaient dans des situations qui devenaient insupportables, dangereuses. Le confinement a eu l’effet d’une chape de plomb», raconte Sophie Cartron, directrice adjointe d’une association qui oeuvrait dans un centre commercial près de Paris.

Conséquences des restrictions sanitaires

Pour le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, la mobilisation reste incertaine à cause des restrictions sanitaires.

Cependant, des marches pour les droits des femmes ont récemment eu lieu en Namibie, au Liberia, au Costa Rica, au Guatemala ou en Roumanie.

En juillet, les Nations unies ont averti que six mois de restrictions sanitaires pouvaient entraîner 31 millions de cas supplémentaires de violences sexistes dans le monde, 7 millions de grossesses non désirées, et mettre en péril la lutte contre les mutilations génitales féminines et les mariages forcés.

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