En Italie, les rues sont vides, mais le coeur des habitants ne l’est pas. Ce vendredi soir, ils étaient appelés à chanter à 18 heures l’hymne national «Fratelli d’Italia» pour se montrer solidaire face au confinement et briser le silence surréaliste des nuits «azzurre».
Et, de Milan à Palerme en passant par Rome, les Italiens ont répondu à l’appel, entonnant ici de la variété là l’hymne national Fratelli d’Italia, en couple ou enfant dans les bras, sourire aux lèvres ou doigt tendu vers les voisins parfois.
Dans la cité romaine, ils n’ont pas hésité à sortir sur leur balcon et entonner l’hymne à grande voix. L’hymne a aussi été chantée à Bari. Avec, en prime, des fumigènes dans la rue.
Déjà jeudi soir, des scènes de chants collectif avaient animé les rues de certaines localités italiennes. Dans une de ces vidéos, filmée à Sienne (Toscane), vue des centaines de milliers de fois sur Twitter, des résidents entonnent le traditionnel Canto della Verbena, ponctué d’un tonitruant «Vive Sienne!».
«À Sienne, ville à laquelle je suis très attaché, vous restez chez vous mais vous chantez ensemble comme si vous étiez dans la rue. J’ai été ému» a écrit un journaliste qui a assisté à l’un des chants repris par des dizaines de personnes.
A Salerne, l’hymne national avait déjà été entonné par tout un quartier jeudi soir.
Sur son compte Instagram, le chanteur Andrea Sannino a posté une compilation de Napolitains reprenant depuis leur fenêtre son morceau Abbracciame («Embrasse-moi»), les remerciant: «Un jour, je raconterai cela à mes enfants et à mes petits-enfants», «Merci de me faire pleurer à gros sanglots».
Sur les réseaux sociaux, rendez-vous est déjà pris pour samedi, même heure mêmes balcons. Et ce devrait être «Azzurro» d’Adriano Celentano et Paolo Conte qui devrait descendre des fenêtres, avant «Il cielo è sempre più blu» («le ciel est toujours plus bleu») de Rino Gaetano pour dimanche.