Vendredi, la nouvelle a déboussolé et choqué, tant les élèves que leurs enseignants: les écoles suisses seront fermées jusqu’au 30 avril.
Prêts à mettre l’énergie qu’il faudra pour poursuivre au mieux l’instruction à distance, les professionnels de l’instruction se veulent rassurants, à l’image de cet enseignant qui travaille dans le district de Nyon. «En voyant ce qu’il se passe en France, on s’en doutait. Mais je ne suis pas plus inquiet que cela. Honnêtement, je pense que c’est faisable», indique celui qui enseigne à des élèves entre 12 et 16 ans.
Pour lui, les outils numériques font une grande différence. «Le fait qu’il y ait la technologie est rassurant. Si la même situation s’était produite il y a 30 ans, cela aurait été beaucoup plus compliqué. Ces outils seront essentiels pour faire passer les informations, et que les élèves ne se sentent pas abandonnés», estime-t-il.
Des solutions existent pour les examens
Lors de l’annonce, la réaction de ces écoliers a été une certaine inquiétude concernant leur futur scolaire, en particulier par rapport aux examens de fin d’année. «Nous avons déjà commencé à les préparer, on sait dans quelle direction on va», tempère l’enseignant.
«Il existe de multiples possibilités. Il faut faire confiance aux autorités vaudoises et attendre leurs directives à ce sujet», relève l’un de ses confrères, qui travaille d’un établissement privé de la région lémanique. Dans cet établissement, on se préparait déjà depuis plusieurs semaines à l’éventualité d’une fermeture.
Lui aussi estime que le suivi scolaire pourra être poursuivi. «Je suis plutôt positif. On ne peut bien sûr pas remplacer une présence en classe, mais un service minimum de qualité pourra être fait».
Pas des vacances
Les plus jeunes sont eux aussi bien conscients des enjeux, comme l’a observé cette enseignante du district de Morges. «Beaucoup d’élèves sont arrivés ce matin en disant que les écoles avaient fermé en France, en demandant ce qu’il en était chez nous. L’un d’entre eux a dit «oh yes, des vacances!» et il s’est fait reprendre par ses copains qui lui ont dit qu’ils préféreraient pouvoir rester à l’école plutôt que de vivre les conditions actuelles», relève-t-elle.
Dans cette classe comme dans d’autres, on se saluait en langue des signes. «Nous avons aussi beaucoup évoqué les attitudes responsables à avoir pour protéger les personnes à risque», souligne-t-elle.
Parmi le corps enseignant, la décision est bien acceptée. «On est contents que nos petits loups soient «à l’abri» et on va s’occuper de ceux qui viendront quand même du mieux qu’on peut», affirme-t-elle.
Depuis vendredi et malgré le choc, elle prépare déjà tout ce qu’elle peut afin que les écoliers puissent travailler le mieux possible à la maison.