Propos recueillis par Philippe Boeglin
Vendredi dernier, le Conseil fédéral a renforcé ses mesures contre le coronavirus. L’une d’elles est passée quasi inaperçue: le personnel soignant (infirmiers, nettoyeurs, médecins assistants, mais pas les médecins cadres) a vu ses temps de travail et de repos temporairement flexibilisés. Dans la branche, l’incompréhension est grande. Entretien avec Beatriz Rosende, du Syndicat des services publics.
Beatriz Rosende, quels sont les retours du personnel soignant après la décision du Conseil fédéral?
Certains pensaient sérieusement que c’était une blague. Le sentiment d’incompréhension est total: d’un côté on n’arrête pas de dire au personnel soignant qu’il est héroïque, et de l’autre on lui enlève toute protection. Une pétition a été lancée, lundi soir, en Suisse romande, et elle réunissait déjà plus de 10 000 signatures 24 heures après.
Il est capital de prendre soin du personnel: en soins intensifs, il faut une présence non seulement thérapeutique,...