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Pour vaincre la solitude, notre première «Lettre à nos aînés»

Première d’une série hebdomadaire qui verra se succéder diverses personnalités régionales, la lettre de ce vendredi est signée Gilles Biéler, rédacteur en chef adjoint de «La Côte».

27 mars 2020, 07:00
Nous ne vous oublions pas, et nous vous adressons une lettre...

Très chers aînés,

Si vous saviez combien je vous aime…

Enfant, je me suis tant nourri, de chacun des moments partagés avec mes grands-parents, à Commugny, à Herisau, sur les hauteurs de Nendaz ou au pied du Säntis. Oma, Grand-Maman, Grand-Papa, tous m’ont offert tellement. Par leur regard, bleu et bon, sage et empli de passions. Par leurs mots, leur attention, leur amour, par tout ce qu’ils faisaient, ce qu’ils étaient. Je me rappelle aussi ma grande-tante et mon grand-oncle, et la sagesse qu’ils savaient exprimer d’un simple souffle.

Aujourd’hui, ce sont mes enfants qui partagent cette même chance avec mes parents et beaux-parents. Jusqu’à début mars, c’était au moins une fois par semaine. Confinés depuis, tous sont orphelins de vrais câlins, de baisers sur le front, de repas communs. Alors, chacun s’invente de nouveaux moyens de garder contact, de tisser encore et toujours ces liens essentiels. 

Des liens sur lesquels il nous appartient aussi de veiller, en tant que journal local. Des liens entre générations comme autant de fenêtres ouvertes sur un monde qui, Dieu merci, tourne encore.

Enfant, j’ai toujours pu trouver confort et réconfort chez mes grands-parents, d’un bout à l’autre du pays. Comme journaliste, aussi, je suis sorti grandi de chacune de mes rencontres avec nos anciens. Aujourd’hui, à mon tour de vous offrir ces quelques mots. De vous les tresser soigneusement (ah, les tresses d’Oma), de tenter d’en faire de douillets réconforts dans cette période si trouble.

Gageons alors que cette solitude n’est qu’une virgule, que les dessins, les chansons, les souvenirs, les mots envoyés par toute une région sauront muer demain en une valse de vrais câlins, de baisers sur le front, de repas en commun. Une valse pour tout le temps.

Bien à vous toutes et tous. On pense à vous et, surtout, portez-vous bien.

Gilles

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