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«Urbi et Orbi»: le pape affronte «la tempête» du coronavirus, seul sur la place Saint-Pierre

Le pape François a prononcé vendredi une bénédiction «Urbi et Orbi» sur une place Saint-Pierre déserte, en raison de la pandémie.

27 mars 2020, 20:57
Le coronavirus "démasque notre vulnérabilité" et révèle nos "sécurités, fausses et superflues", a dénoncé le pape François.

C’est une première historique: seul sur le parvis désert de la basilique Saint-Pierre, le pape François a présidé vendredi une prière face à «la tempête» de la pandémie. Il a exhorté un monde «apeuré et perdu» à revoir ses priorités et à renouer avec la foi.

«D’épaisses ténèbres couvrent nos places, nos routes et nos villes; elles se sont emparées de nos vies en remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant, qui paralyse tout sur son passage», a déclaré le souverain pontife.

 

 

Sous une pluie drue résonnant sur les pavés de la place Saint-Pierre interdite d’accès, protégé par un auvent, le pape a ainsi dressé dans une homélie un terrifiant état des lieux de «la tempête» du coronavirus, qui a mis tout le monde dans «la même barque».

 

 

Elle «démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas», a relevé le pape, dans un plaidoyer visant à relancer la foi endormie ou oubliée de nombreux catholiques.

«Se réveiller»

Ceux qui sont avant tout «avides de gains», «de toute-puissance» et «de possessions» ne se sont «pas réveillés face à des guerres et à des injustices planétaires», a-t-il regretté. «Nous avons continué notre route, imperturbables, en pensant rester toujours sains dans un monde malade», a-t-il noté, jugeant qu’il est temps de se «réorienter».

 

 

Même le réalisateur italien Paolo Sorrentino, auteur de deux séries très provocatrices campées au Vatican, n’avait pas imaginé un pape sans fidèles place Saint-Pierre. Le Saint-Père avait demandé au 1,3 milliard de catholiques dans le monde de se joindre à lui durant une heure.

Héros ordinaires

Jorge Bergoglio a magnifié le dévouement «des personnes ordinaires, souvent oubliées, qui ne font pas la une des journaux» et qui «sont en train d’écrire aujourd’hui les événements décisifs de notre histoire».

«Médecins, infirmiers et infirmières, employés de supermarchés, agents d’entretien, fournisseurs de soins à domicile, transporteurs, forces de l’ordre, volontaires, prêtres, religieuses et tant et tant d’autres qui ont compris que personne ne se sauve tout seul», a énuméré François.

 

 

En temps normal, la bénédiction «Urbi et Orbi» (à la ville de Rome et au monde) se fait depuis la célèbre loggia du palais apostolique, uniquement à Noël et Pâques, ou à l’occasion de l’élection d’un pape. Elle est précédée d’un tour d’horizon des conflits de la planète. Le pape avait choisi exceptionnellement de donner cette bénédiction vendredi après s’être concentré sur le coronavirus.

A la mi-mars, il s’était rendu en pèlerinage surprise dans deux églises de Rome, filmé à pied dans la principale artère d’une ville fantôme. A l’une de ces églises, il a emprunté un «crucifix miraculeux» qui aurait sauvé Rome de la grande peste au XVIe siècle, placé vendredi devant la basilique Saint-Pierre.

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