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Stan, ce que tu lui a mis, c'est ouf!

Impérial, Stan Wawrinka a déclassé Jo-Wilfried Tsonga. Avec un sang-froid et un brio impressionnants, lors du premier match de la finale de la Coupe Davis. Celle-ci est bien lancée. Billet d'humeur.

21 nov. 2014, 18:19
Stan Wawrinka, un geste, un état d'esprit, une victoire.

Stan, laisse-moi t'appeler par ton prénom, le temps de ces quelques lignes. Tu nous as comblés, épatés, bluffés, éblouis, surpris. Encore. Oui, encore, car cette année tu n'en es pas à ton premier coup d'essai. Ta patte nous épate. Ton abnégation, ta force tranquille, celle que tu as une nouvelle fois montrée ce vendredi après-midi, pour ce premier match de la finale.

La Coupe Davis, tu l'aimes, tu l'adores, tu la mérites. Certes, la Suisse ne l'a pas encore gagnée. Mais ta performance a impressionné. Déjà, quand tu as retrouvé la terre battue, en début de semaine, on t'a senti dans ton élément. Déjà, tu sentais la balle, quelque chose de fou, d'instinctif. Cédric Pioline t'observait et confiait à quel point tu allais être dangereux. "Bien avant le Masters, je disais que Stan va faire un week-end énorme, monstrueux", nous a alors glissé le Français, double vainqueur de l'épreuve.

Le week-end ne fait que commencer. Mais tu as d'ores et déjà démontré que cette prédiction n'était pas une parole en l'air. Tu as tourné casaque au Stan d'avril, celui fébrile devant son public. Ce vendredi, ton mental, ton bras, ta longueur de balle ont dégoûté Jo-Wilfried Tsonga. Lui qui faisait de ce match, qui fait de cette finale le point d'orgue de sa carrière. 6-1 3-6 6-3 6-2. S'attendait-il à être pareillement déclassé? "Entre lui et moi, nous avons toujours eu des matches au couteau", avait-il lancé, 24 heures auparavant. Le couteau, oui, mais entre tes dents. D'entrée de match, tu as asséné des parpaings tels des coups de poignards. "Il n'y a pas grand-chose à dire", concèdera "Jo" après la partie.

Ton revers, ah ce revers, merveilleux durant la totalité de ce match. Long de ligne, croisé, une splendeur. "Ils viennent de mes petits revers qu'il me reste dans ma poche en cette fin d'année", expliqueras-tu, sourire aux lèvres. Le mec en face, tu l'as dégouté. "Ce qui lui met, c'est ouf", s'exclamera un confrère tricolore, aussi ébahi qu'admiratif. Même lors de cette petite baisse au 2e set, ce break concédé sur une double faute; même lorsque des spectateurs pas très malins - mais c'était attendu... - ont crié ce désormais fameux et fumeux "Cry Baby!", tu ne t'es pas déconcentré.

Tu as remis la briquette, t'es montré agressif, tu as été chercher ce match en patron, en champion. Tu étais pourtant nerveux: "Hier soir et ce matin, je n'étais pas beau à voir", as-tu concédé. Mais oui, tu as été le chercher, ce match. Avec ta tête, ta hargne (celle qui s'est exprimée dans tous ces "come on!" lâchés et la puissance de tes coups) et ton envie. Ah cette envie, si chère à Tsonga! Toi aussi, tu le veux ce Saladier, ça se sent. Cet index pointé sur ta tempe, ton signe distinctif. "Les émotions te font tellement mal quand tu es nerveux, mais elles te font tellement de bien quand tu gagnes; c'est pour ça que je déteste et aime autant le tennis." Bel aveu. Et ce que tu lui as mis à Tsonga, oui, c'était ouf!

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