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Présidentielle française: François Fillon, enfin numéro un

Autrefois relégué au rang de collaborateur par Nicolas Sarkozy, François Fillon avait également échoué lors de l'élection à la présidence de l'UMP il y a de ça quatre ans. Ces défaites semblent désormais avoir porté leurs fruits, puisqu'il est promis aux premiers rôles de la présidentielle française.

21 nov. 2016, 07:14
François Fillon semble avoir appris de ses échecs, puisqu'il ressort aujourd'hui favori du premier tour de la primaire.

Eternel "numéro deux", François Fillon, vainqueur surprise du premier tour de la primaire de la droite et du centre, est désormais promis aux premiers rôles avec l'ambition d'incarner la reconquête en 2017. Il fait même figure de favori.

L'ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy a bousculé les scénarios, dont il affirmait l'illégitimité depuis son entrée en lice, en détrônant l'inamovible favori Alain Juppé et en battant l'ex-président, alors qu'il pointait encore à la troisième place des sondages il y a une dizaine de jours.

 

Féru de course automobile, le député de Paris a filé une métaphore qu'il affectionne, dimanche soir, en se comparant au pilote belge Jacky Ickx, auteur d'une remontée spectaculaire lors des 24 Heures du Mans de 1969 jusqu'à la victoire finale. "Il avait 120 mètres d'avance. Nous, on a plusieurs tours", a-t-il lancé devant ses soutiens.

"Habité" par l'impériosité de la réforme face à un pouvoir socialiste, qui précipite, selon lui, la France dans l'abîme, ce gaulliste social de 62 ans, qui a toujours inspiré la méfiance des chiraquiens, est "parti à l'assaut" le premier, dès 2013.

Le "collaborateur"

Remisé au rang de "collaborateur" par Nicolas Sarkozy trois mois après sa nomination en mai 2007, François Fillon, qui tint bon à Matignon jusqu'au terme d'un "quinquennat tonitruant", recueille quatre ans après la défaite de 2012 les fruits de sa ténacité et de sa constance. De sa résilience aussi.

Electrochoc douloureux puis constructif, son échec face à Jean-François Copé lors de l'élection à la présidence de l'UMP en novembre 2012, scrutin entaché de fraude, pour lequel il fut à l'inverse plébiscité par les sondages, a été un jalon déterminant sur son "sillon".

 

Au fil des meetings qui lui ont appris à fendre l'armure, lui le solitaire au flegme britannique, il a raconté cette "force intérieure" née de la défaite et soigné "le déficit d'affect" que lui reprochent ses détracteurs.

"J'ai songé à prendre du recul, mais mon devoir m'a rattrapé au vol. 'Ne lâchez pas', me disiez-vous. Je n'ai pas lâché. Je ne lâche rien!", répétait-il devant des militants conquis le dépeignant comme "un homme d'Etat sérieux, rassurant", "une sorte de Pompidou".

Droite provinciale et conservatrice

Ironie de l'histoire, le Sarthois, héraut d'une droite provinciale et conservatrice qui a construit son image en contrepoint de Nicolas Sarkozy, aura finalement ravi à ce dernier le coeur des sympathisants de droite.

Sa liberté, François Fillon l'a reprise crescendo, ouvrant publiquement les hostilités en juillet 2013 contre Nicolas Sarkozy. "Chacun a le droit de vouloir servir son pays et chacun aura le droit d'être candidat aux primaires, mais personne ne peut dire: 'Circulez, il n'y a rien à voir, le recours, c'est moi!'"

 

Dans son livre-programme "Faire", paru en septembre 2015, il dresse de lui-même le portrait d'un homme plus audacieux que Nicolas Sarkozy, "moins malléable", mais bridé dans sa volonté d'aller "plus loin", notamment sur la réforme des 35 heures.

Les premiers pas vers la rigueur, en 2011, ce fut en partie lui, qui avait diagnostiqué un "Etat en faillite" dès septembre 2007, et propose aujourd'hui un "programme de rupture" d'inspiration thatchérienne.

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