Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Présidentielle française: hyperactif et obstiné, Nicolas Sarkozy doit aujourd'hui essuyer sa défaite

Largement désavoué par le peuple français qui lui a refusé l'investiture de la droite dès 2017, Nicolas Sarkozy doit désormais essuyer le revers le plus cinglant de sa carrière politique. Pas évident... pour un candidat qui se bat depuis près de quarante ans.

21 nov. 2016, 08:24
Il est temps pour Nicolas Sarkozy de constater qu'il ne fait pas l'unanimité au sein du peuple français.

Nicolas Sarkozy a essuyé dimanche le revers le plus cinglant, peut-être le dernier, de sa vie politique, menée tambour battant depuis près de 40 ans jusqu'au premier tour d'une primaire catastrophe pour lui. Les électeurs lui ont refusé l'investiture de la droite pour l'échéance de 2017.

Ils lui ont préféré les anciens premiers ministres Alain Juppé, son rival depuis plus de 20 ans, et François Fillon, l'ex-"collaborateur", désormais installé à son compte.

 

L'ex-chef de l'Etat subit là, à 61 ans, le même sort que Valéry Giscard d'Estaing, résolu comme lui à revenir à l'Élysée pour laver une défaite vécue comme un accident.

Coléreux et bagarreur

L'ancien adolescent complexé par sa petite taille, coléreux et bagarreur, met alors son énergie au service d'une ambition politique précoce, qui le conduit très vite des Hauts-de-Seine à la hiérarchie du RPR, le parti gaulliste qui deviendra les Républicains, et à un premier poste ministériel en 1993.

Dans la guerre fratricide qui s'engage avec Jacques Chirac à l'approche de la présidentielle de 1995, il se range derrière le premier ministre, Edouard Balladur, et hérite aussitôt de l'image du "traître", qu'il mettra une décennie à se faire pardonner au sein du clan chiraquien.

 

Revenu en grâce mais toujours regardé avec méfiance à l'Élysée, Nicolas Sarkozy fait du ministère de l'intérieur, où il passe quatre ans entre 2002 et 2007, et de l'UMP, dont il s'empare en 2004, les instruments de sa conquête de l'Élysée, où il parvient le 16 mai 2007. Son sommet.

Le président Sarkozy est sur tous les fronts, veut lancer les réformes promises en même temps, bouscule Parlement et syndicats, laisse dans l'ombre son premier ministre et gagne le surnom d'"hyper-président".

Il empoche vite des succès, dont un nouveau traité sur les institutions européennes. Mais son activisme le conduit aussi à se perdre dans des dossiers secondaires.

Président "bling-bling"

La médiatisation de sa vie privée, son goût pour l'argent et les artistes populaires lui valent un autre surnom, celui de président "bling-bling" et ses amitiés dans les milieux d'affaires, celui de "président des riches".

Ses mouvements d'humeur, comme, lorsqu'il lance: "Casse-toi pauvre con" à un visiteur du salon de l'agriculture, qui refuse de le saluer, achèvent de dilapider son capital de popularité.

 

Après l'échec d'Edouard Balladur en 1995, la défaite face à François Hollande marque le deuxième coup d'arrêt de sa carrière. Aux avanies politiques s'ajoutent à partir de 2012 les déboires judiciaires, même s'il brandit son casier toujours vierge.

Les magistrats enquêtent sur plusieurs dossiers dans lesquels apparaît le nom de Nicolas Sarkozy, notamment celle dite des écoutes, qui lui vaut, en 2014, une mise en examen pour trafic d'influence actif, corruption active et recel de violation de secret professionnel.

Il est également mis en examen en février dernier pour financement illégal de campagne électorale dans l'enquête sur les comptes de sa campagne présidentielle de 2012.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias