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Présidentielle française: réactions après les propos de Marine Le Pen sur la rafle du Vel d'Hiv

"La France n'est pas responsable de la rafle du "Vel d'Hiv", au cours de laquelle plus de 13'000 juifs furent arrêtés en 1942, a estimé dimanche Marine Le Pen. Des propos qui ont aussitôt créé la polémique.

10 avr. 2017, 17:14
Dans l'émission "Le Grand Jury" (RTL-Le Figaro-LCI), diffusée dimanche matin, Marie Le Pen avait estimé que la France avait été "malmenée dans les esprits depuis des années".

"On ne peut plus douter" que Marine Le Pen soit d'extrême droite, a déclaré Benoît Hamon au lendemain de propos polémiques de la cheffe du FN sur la rafle du Vél d'Hiv. En ouvrant ce débat, l'intéressée a réveillé le souvenir du Front national de son père.

"La France n'est pas responsable de la rafle du "Vel d'Hiv", au cours de laquelle plus de 13'000 juifs furent arrêtés en 1942, a estimé dimanche Marine Le Pen.

 

 

Sur RTL, le candidat socialiste à la présidentielle a critiqué son opposante frontiste qui "n'aime pas l'Histoire". "Le président de la République, Jacques Chirac, a fait un choix important, en rupture avec ce qui avait pu être dit auparavant. Moi je l'approuve et c'est le sens de l'Histoire," a-t-il poursuivi.

"Un détail de l'Histoire"

Pour le ministre français des Affaires étrangères, Marine Le Pen "vient à nouveau de montrer son vrai visage". "Pour Mme Le Pen comme pour son père, la honte du Vél d'Hiv, c'est au fond un détail de l'Histoire, mais un détail tragique", a réagi Jean-Marc Ayrault lundi.

Le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste, Philippe Poutou, a quant à lui estimé sur BFMTV et RMC que "ça ne change pas, le parti reste le même".

La responsabilité de l'Etat français dans la déportation des juifs, longtemps passée sous silence dans la France de l'après-guerre, a été reconnue en 1995 par le président Jacques Chirac. Ce dernier rompait alors avec la position de ses prédécesseurs.

Remise en cause récurrente

"Marine Le Pen ne conteste rien de ce qui a été choquant ou atroce de cette période, elle dit juste que ce n'est pas la France qui est en cause," a tenté d'expliquer lundi Nicolas Bay sur Public Sénat et Sud Radio.

Selon le secrétaire général du FN, "si on dit que la France est responsable de ce qui s'est passé pendant la seconde guerre mondiale, ça revient à donner une légitimité au gouvernement de Vichy et c'est extrêmement dangereux".

Plusieurs dirigeants du Front national ont remis en cause ces dernières années la responsabilité de l'Etat français dans la déportation de juifs, à l'image du fondateur du parti, Jean-Marie Le Pen, qui en 2010 a jugé scandaleux de rendre responsable le maréchal Pétain de la "persécution" des juifs.

Israël a également condamné lundi les propos de sa fille. "Cette déclaration est contraire à la vérité historique telle qu'elle a été exprimée par les déclarations des présidents français", déclare une porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Michal Maayan, dans un communiqué.

"La France malmenée"

Dans l'émission "Le Grand Jury" (RTL-Le Figaro-LCI), diffusée dimanche matin, Marie Le Pen avait estimé que la France avait été "malmenée dans les esprits depuis des années".

Ses déclarations ont provoqué l'indignation de l'union des étudiants juifs de France, qui a dénoncé des propos "révisionnistes", s'inscrivant "dans la lignée révisionniste du Front national".

Christian Estrosi (républicain) a estimé que la candidate rejoignait "son père sur le banc de l'indignité et du négationnisme". Emmanuel Macron (En Marche!) a lui évoqué sur BFM TV "une faute grave".

Tentative de démarquage

Pour l'historien Nicolas Lebourg, spécialiste de l'extrême droite, Marine Le Pen "cherche à se démarquer de nouveau comme candidate antisystème", dans un contexte où les sondages la placent en tête "depuis longtemps mais sans évolution".

Mais en ouvrant le débat sur la rafle du Vél d'Hiv, elle a réveillé le souvenir du Front national de son père, au risque de dilapider une partie des bénéfices politiques tirés de sa stratégie de "dédiabolisation".

"C'est un épisode un peu surprenant, qui vient complètement à l'encontre des efforts du parti. Il redonne des munitions à tous les gens qui estiment que leFN conserve des militants et une culture d'extrême droite", résume Gilles Ivaldi, chercheur au CNRS et à l'université de Nice.

"C'est soit un mauvais calcul, soit une erreur politique de Marine le Pen", ajoute-t-il.

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